Jan Cadieux: plus qu'un assistant

Assistant de Patrick Fischer durant ce Mondial à Herning et nouvel entraîneur de la Suisse M20, Jan Cadieux est un homme heureux. Parce que le sélectionneur zougois veut être challengé.

Jan Cadieux, heureux d'être dans le staff de l'équipe de Suisse © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Passer de coach principal à assistant n'est pas toujours quelque chose d'évident à gérer. Il faut accepter de ne plus être le chef qui a la décision finale. Pour Jan Cadieux, coach à succès de Genève-Servette qu'il a mené au titre national en 2023 et au triomphe en Champions League l'année suivante, cette transition s'est opérée sans aucun souci.

"Il m'a toujours dit: "Je veux que tu te comportes comme un coach, pas comme un assistant", raconte le technicien de 45 ans. Quand je vois quelque chose qui me semble bizarre, je dois le dire. Je suis là pour le challenger afin qu'il prenne les meilleures décisions. C'est quelqu'un de très ouvert et de demandant."

Créatif avec ceux qui ne jouent pas

Jan Cadieux a signé un contrat d'une année avec la fédération. "Je ne planifie jamais tellement le futur, précise-t-il. Mais la suite s'annonce passionnante avec le Mondial M20, les JO en février et le Championnat du monde en Suisse.

Entre les arrivées des joueurs de NHL, la blessure de Nico Hischier et la forme de certains joueurs, la formation des lignes ressemble à un sacré casse-tête. Pas pour Jan Cadieux. "Cela fait partie de la routine, note-t-il. Il faut beaucoup de communication au sein du staff et être ouvert au changement. Il faut surtout garder les joueurs qui ne jouent pas émotionnellement positifs. C'est avec eux qu'il faut être créatif. On essaie de s'amuser sur la glace avec ceux qui ne jouent pas. Le groupe fait un super job et les garde bien ensemble."

On a aussi vu dans cet effectif suisse la qualité de joueurs capables d'évoluer dans des rôles différents. "Parmi ceux qui jouent, certains ont des rôles qui ont changé, mais ça va, explique l'ancien pilote de Genève. On construit ça depuis six semaines, voire même pour certains depuis des années, la machine est bien huilée. On parle de culture ou d'habitudes de travail qui se sont créées sur plusieurs années."

Les meilleures combinaisons possibles

Quand un attaquant habitué à la première ligne en Suisse joue son rôle en troisième ou quatrième ligne, c'est un état d'esprit que Patrick Fischer a su créer. "Ils ont envie de gagner, c'est pour ça qu'ils sont là, appuie Jan Cadieux. Les bons résultats de la sélection motivent les gars à faire des sacrifices pour le bien du groupe. On voit que les joueurs l'acceptent et le font très bien."

L'arrivée en cours de route de Fiala, puis de Niederreiter, impose des changements. Plusieurs coaches aimeraient avoir ce genre de problèmes ou comment incorporer des éléments de NHL, mais le travail du staff est essentiel. "C'est une gestion où il s'agit de trouver les meilleures combinaisons possibles, juge Cadieux. On est à quelques jours des quarts, il faut qu'on trouve le meilleur puzzle et qui fonctionne avec qui. Contrairement à la saison ou aux play-off, là on n'a pas le temps de faire des essais sur un tournoi aussi court. Après ce match de mardi contre le Kazhakstan, on veut avoir la meilleure équipe pour attaquer le quart de finale jeudi."

Lorsqu'on lui demande si Fischer écoute ses conseils et si l'une de ses propositions a déjà trouvé grâce auprès du sélectionneur, Jan Cadieux éclate de rire et conclut: "Ah non ça, ça reste entre nous."

ATS
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