"Je ne cherche pas absolument à devenir conseiller fédéral"

Le conseiller d'Etat fribourgeois Jean-François Steiert (PS) réfléchit à une candidature pour succéder à Alain Berset. Interview.

Jean-François Steiert, 62 ans, n'exclut pas une candidature au Conseil fédéral. © Fred Jonin (archive)

Frapp: Jean-François Steiert, vous nous confiez que le PS Suisse vous a sondé rapidement après l'annonce de départ d'Alain Berset. Où en êtes-vous dans votre réflexion?

J'évaluerai la situation dans la deuxième partie de septembre. S'il existe à ce moment-là une base solide de candidatures provenant de régions prioritaires ou à l'inverse peu représentées, une candidature de Suisse occidentale a peu de sens. En parallèle, il y a aussi des réflexions à mener avec mes proches qui peuvent faire basculer ma décision.

Qu'est-ce qui vous attire dans la fonction de conseiller fédéral?

Si je m'engage en politique, c'est pour des valeurs sociales, environnementales. S'il y a la possibilité de réaliser ces valeurs depuis un endroit où il y a plus d'effets au niveau national, c'est un défi intéressant. Mais je ne cherche pas absolument à devenir conseiller fédéral.

Vous êtes à l'exécutif cantonal depuis 6 ans, vous avez déjà fait le tour?

Non. La matière est très riche, je suis encore en train de l'apprendre. J'ai pu lancer une série de projets, comme la première loi cantonale sur le climat, qui a été acceptée récemment. Mais il reste encore de nombreux défis à relever, notamment concernant la mobilité.

Vous avez siégé au Conseil national avant d'être conseiller d'Etat. Quelles qualités en tirez-vous?

On m'attribue la capacité de trouver des majorités, et c'est le facteur de motivation et de plaisir le plus important. Au Conseil fédéral, il est central de savoir discuter avec les personnes qui ont des idées différentes. Aujourd'hui, à 62 ans et avec cette expérience, je me sens à l'aise dans plusieurs domaines politiques, l'éducation, la formation et la santé particulièrement. Il y a peu de thèmes complètement inconnus pour moi. Lorsque je suis entré au Conseil d'Etat fribourgeois, je me suis retrouvé Directeur de l'aménagement du territoire, qui est une matière que je ne connaissais pas très bien. Mais on s'y plonge et on apprend rapidement.

Et vous êtes bilingue français-allemand, ce qui est un atout indéniable. Mais un Fribourgeois pour remplacer un autre Fribourgeois a-t-il une chance?

Je ne pense pas que la question du canton sera centrale dans la décision du Parlement, mais la région oui: venir de Suisse occidentale n'est certainement pas un avantage. La place laissée vacante par Alain Berset est plutôt destinée à un profil alémanique. Mais l'opportunité est telle qu'elle force à réfléchir avec sérieux avant de répondre dans un sens ou dans l'autre.

Le renouvellement du Conseil fédéral aura lieu cet hiver, après les élections fédérales d'octobre.

Frapp - Alexia Nichele
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