Fusion du Grand Fribourg, et maintenant?

Thierry Steiert, Didier Castella et Erika Schnyder réagissent aux résultats très marqués du vote consultatif sur le projet de fusion.

Thierry Steiert, Didier Castella et Erika Schnyder réagissent aux résultats du vote consultatif sur la fusion du Grand Fribourg. © KEYSTONE/Frapp

"Je n'aurais jamais imaginé des résultats aussi marqués. Cette journée est époustouflante!", se réjouissait Erika Schnyder dimanche après-midi sur les ondes de RadioFr. L'ex-syndique de Villars-sur-Glâne suivait de près l'évolution des résultats depuis son domicile. "La fusion du Grand Fribourg, c'était ma dernière bataille communale et je suis contente de l'avoir gagnée!"

Il faut dire que Villars-sur-Glâne (12'000 habitants) fait partie des trois communes qui se sont le plus largement opposées au projet porté par l'Assemblée constitutive du Grand Fribourg. "Les Villarois sont des personnes qui ont les pieds sur terre et qui écoutent les autorités. Ils n'ont pas réussi à voir dans ce projet de fusion quelque chose qui soit suffisamment attractif pour eux", analyse Erika Schnyder. Le non est aussi très marqué à Granges-Paccot (85%) et Matran (83%).

Marly (8000 habitants) et Belfaux (3000 habitants) se prononcent, elles, en faveur du projet, toutes deux à 57%. Les citoyens de la ville de Fribourg (38'000 habitants) souhaitent eux aussi poursuivre le processus de fusion à 74%.

La fusion, et maintenant?

Avec le résultat de ce dimanche, on est très loin d'un projet englobant 9 communes. Que va-t-il se passer désormais? "Cette question est prématurée", répond Thierry Steiert. "Il va falloir qu'on analyse les résultats avant de passer à la suite". L'issue de cette consultation à large échelle envoie malgré tout un signal positif pour la suite de la procédure, selon le syndic de Fribourg. "Ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est la preuve qu'on a eu raison de faire ce vote consultatif. Avec ces résultats, on a quelque chose d'interprétable", assure-t-il en direct des locaux de MEDIAparc. Le périmètre définitif de la fusion devra ainsi être redéfini.

Et pourquoi pas une fusion à deux, avec uniquement Fribourg et Marly? Là aussi, il est trop tôt pour envisager ce scénario, selon Thierry Steiert. "Dans certaines communes, ça se fait parfois par étapes."

Le conseiller d'Etat en charge des institutions Didier Castella aurait lui voulu une fusion d'un seul coup: "La population veut un centre cantonal fort, mais pas forcément avec cette gouvernance-là", analyse-t-il. "Il faut qu'on se remette autour de la table." A elles trois, Fribourg, Marly et Belfaux concentrent quelque 45'000 habitants. Le minimum requis dans la loi pour poursuivre le processus de fusion est fixé à 50'000 personnes. Quant aux 100 millions de francs promis par le Conseil d'Etat, ils seront revus à la baisse.

Frapp / RadioFr. - Rédaction / Sophie Corpataux
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