Jean-François Steiert: "On veut un nouvel hôpital en 2035"
Le conseiller d'État en charge du développement territorial était l'invité de la semaine pour parler de l'avancée du projet "Pôle Santé".

Radio Fribourg: Un nouveau centre de soins aigus, des bâtiments pour la formation des futurs médecins, mais aussi une zone privilégiée pour les entreprises au bord de l'autoroute, des logements et des espaces verts... Le secteur de Chamblioux-Bertigny, qui se trouve entre les sorties de Fribourg-Sud et Fribourg-Nord sur l'A12, va être entièrement transformé.
La zone à l'étude couvre environ 40 hectares, soit 56 terrains de football. Concrètement, qu'est-ce qui va sortir de terre dans ce secteur à l'avenir?
Jean-François Steiert: C'est un grand secteur dans lequel l'État planifie, en collaboration avec la commune et d'autres acteurs, toute une série d'activités coordonnées qui tournent tout autour de la santé, d'où le nom "Pôle Santé". Il y a évidemment le nouvel hôpital à construire, dont la planification a commencé. À côté de ça, il y a toute une série d'institutions de formation dans les domaines des professions de la santé : pour les médecins, pour les infirmiers et infirmières, probablement aussi pour d'autres professions de la santé.
Ensuite, on a une zone d'activité relativement importante le long de l'autoroute. L'idée est d'y avoir des entreprises plutôt orientées vers le domaine de la santé pour créer des synergies. La planification prévoit aussi un certain nombre de logements dans la mesure où l'on construira quelque chose qui sera un bout de ville.
Le nouvel hôpital cantonal est l'un des éléments centraux du projet. Qu'est-ce qu'il apportera par rapport au site actuel?
On a un bâtiment actuel qui a été construit sur la base du fonctionnement de la médecine d'il y a une cinquantaine d'années; il est relativement âgé et dans un état qui n'est pas très bon. Cela signifie qu'on perd, dans le coût de fonctionnement de l'hôpital, beaucoup d'argent parce qu'il n'est plus adéquat par rapport à la manière de traiter un patient aujourd'hui.
Le nouvel hôpital se conçoit donc en étroite collaboration avec toutes les professions qui seront amenées à y travailler, afin que le chemin du patient soit organisé de la manière la plus efficace possible. On sait qu'on peut perdre 20 à 30 % de ressources humaines si ce chemin est mal organisé.
Une autre zone sera dédiée aux activités économiques. Qu'est-ce qu'il faudrait dans ce secteur selon vous?
C'est une zone d'activité qui est très, très bien située, aux abords immédiats de l'autoroute. Elle permet donc d'installer des entreprises d'une certaine taille. Il faudra, si possible, éviter d'y mettre une série de très petites entreprises; ce n'est pas l'endroit pour elles.
Autour de Fribourg, il y a déjà le Marly Innovation Center et Blue Factory, qui peinent à décoller. Est-ce qu'il y a encore vraiment le besoin de créer un nouveau centre de ce type dans le secteur?
On ne développe pas le même type d'activité économique quand on est dans une zone d'activité en plein milieu de la ville, entouré de zones habitées comme à Blue Factory, que quand on est au bord de l'autoroute et qu'on a la capacité de faire des choses plus orientées vers la production. Les activités avec un peu plus de nuisance ne se font définitivement pas en centre-ville.
Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que dans toutes les régions du canton, les autorités communales ou des régions nous disent qu'elles ont des demandes très importantes en place pour des entreprises, pour des emplois.
Développer la zone va prendre beaucoup de temps. Dans un futur proche, quelles seront les premières étapes de la réalisation concrète de ce projet?
Le projet le plus concret actuellement, c'est le projet de l'hôpital qui présuppose d'abord un équilibrage des finances de l'hôpital, où le Conseil d'État a fixé un délai d'ici 2028. Ensuite, il y aura une votation populaire sur la construction même de l'hôpital. En étant très ambitieux, on espère pouvoir booker la construction d'ici à 2035.
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