"Le job-sharing peut convenir à beaucoup de monde"

La Fribourgeoise Clara Hayoz a créé JobForTwo, une application de rencontres professionnelles pour les amateurs de job-sharing. Interview.

L'application a été lancée en début d'année. © Frapp

Frapp : Votre application est basée sur le concept de job-sharing, une méthode de travail qui consiste à partager un même poste entre deux personnes différentes. Comment fonctionne-t-elle?

Clara Hayoz : L'application répertorie toutes les annonces d'entreprises qui proposent du job-sharing en Suisse. À partir de là, l'utilisateur peut filtrer sa recherche selon sa région, la langue ou par mots clés. Ensuite, si une annonce l'intéresse, il clique dessus et à partir de là, il pourra voir les autres profils intéressés par le même poste. Il lui suffira de swiper à droite sur les personnes avec qui il souhaite collaborer et si cette dernière le fait également de son côté, il y a alors "match" et une conversation peut commencer. Il s'agit du même principe qu'une application de rencontre, mais la base de l'intérêt est le poste de travail.

Il n'y a donc pas de postulation à proprement parler?

Non, du moins, pas par le biais de l'application. Elle se fait dans un second temps, de manière totalement libre, entre les personnes et l'employeur. JobForTwo met simplement en contact les utilisateurs intéressés par un même poste. L'idée principale est de permettre à chacun de trouver la bonne personne avec qui partager son poste. Pour développer ses recherches, un forum de discussion est mis à disposition au sein de l'application.

Est-ce que vous sentez le besoin de la population d'accéder à cette forme de travail?

Absolument. Je pense que le job-sharing peut convenir à beaucoup de monde. Il peut s'agir de jeunes parents qui souhaitent aménager du temps pour leurs enfants tout en accédant à des postes intéressants, de deux personnes de générations différentes qui se complètent entre le dynamisme de l'un et les connaissances de l'autre ou en cas de retour progressif au travail après une maladie. En outre, de plus en plus de personnes souhaitent prendre du temps pour eux sans avoir besoin de travailler à 100 %.

Y a-t-il des métiers qui manifestent un intérêt particulier pour le job-sharing?

Tout à fait. D'abord, la Confédération et le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) reviennent très souvent. La Poste et les CFF apprécient aussi cette forme d'emploi. Cependant, une grande entreprise comme les CFF a déjà son propre système interne. J'encourage les employeurs à mettre en place le job-sharing, car ce n'est pas très difficile à faire.

L'application comporte-t-elle des spécificités pour le canton de Fribourg?

Non, pas particulièrement. En étant fribourgeoise, je me suis rendu compte de l'importance du bilinguisme et de l'échange avec les cantons autour de nous, notamment Berne. C'est pourquoi le service s'étend sur tout le territoire suisse.

Quelle est la prochaine étape concrètement?

Pour l'instant, je fais connaître l'application et, dans un second temps, je la développerai davantage. Je vais principalement concentrer mon énergie pour contacter les employeurs des agences de placements, afin de voir ce qui peut être fait. Dans cette période de lancement, j'ai l'impression que toutes les portes sont ouvertes et je trouve ça génial. À moi désormais de fixer des objectifs et de se démarquer.

L'application JobForTwo est disponible au téléchargement depuis le site internet du projet. 

Frapp - Théo Charrière
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