"Proposer des solutions concrètes plutôt que de moraliser"

Les matinales électorales de Radio Fribourg se poursuivent. Ce mardi, c'est la candidate PLR Johanna Gapany qui s'est rendue au studio.

Pour la candidate du PLR, la cause climatique a besoin de projets réalistes et réalisables le plus tôt possible. © Frapp

En parallèle des campagnes politiques, L'Alliance-Environnement a établi un classement sur les sensibilités des élus fribourgeois vis-à-vis de l'environnement. Pour cela, ils se sont basés sur ce que les parlementaires ont voté durant ces dernières années.

Radio Fribourg: Johanna Gapany, vous vous trouvez à l'avant-dernière place de ce classement. La lutte pour le climat ce n'est pas votre truc?

Johanna Gapany: Bien au contraire, mais les questions qui ont été posées opposaient fréquemment l'agriculture et le tourisme à l'environnement. Pour moi, si l'on souhaite créer une société durable, il faut trouver un équilibre entre la cause climatique et tous les aspects de notre économie. C'est la raison pour laquelle je me suis fortement engagée pour un approvisionnement énergétique sûr. Je pense qu'aujourd'hui, nous avons besoin d'une politique climatique réaliste, non pas celle qui fait la morale, mais celle qui propose des solutions concrètes.

Pour votre campagne, vous avez néanmoins été sponsorisée par Avenergy Suisse, une société qui représente les intérêts des importateurs de combustibles et carburants liquides, autrement dit, du pétrole. Ce n'est pas un peu contradictoire avec votre discours?

Non, ce qui m'intéresse, c'est de discuter avec eux pour voir ce qu'ils comptent faire au niveau des biocarburants. On parle beaucoup d'énergie fossile, mais très peu de ce qui peut les remplacer. Après, comme vous le savez, quand on fait une campagne électorale, on a besoin de moyens. Comme je n'ai pas de fortune personnelle, j'ai dû aller chercher partout où je pouvais.

Sur le site du PLR, dans le dossier "Politique environnementale et climatique", ce que nous avons trouvé date de 2019. Votre site internet n'a pas été mis à jour ou est-ce que ce dossier est toujours actuel?

Il était même en avance. Nous avions rédigé un papier de position avant qu'il y ait toutes ces annonces relatives aux pénuries d'énergie pour pouvoir faire des propositions et arriver à une production d'énergie propre et sûre pour la population, une décarbonisation en quelque sorte. 

Le deuxième thème que nous avons choisi d'aborder ce matin est celui de l'égalité hommes-femmes. Il y a un peu plus d'un an, nous votions à propos d'AVS 21 et vous étiez favorable à la hausse de l'âge de la retraite des femmes. Pourquoi?

J'aurais préféré ne pas devoir prendre cette décision. Mais en 2019, le déficit de l'AVS s'élevait à plus d'un milliard de francs et il y avait cette proposition d'aligner l'âge de la retraite des femmes sur celui des hommes (65 ans). J'aurais préféré faire différemment, d'autant que je soutiens une certaine flexibilité au niveau de l'âge de la retraite. Entre les personnes qui ont un métier pénible et celles qui aimeraient pouvoir travailler un peu plus longtemps, cet âge de référence est toujours un peu contraignant.

Mais vous comprenez la grogne de certaines femmes?

Bien sûr. Nous avons fait la maximum pour compenser ce changement, mais je suis consciente qu'il est conséquent. Nous avons maintenant la responsabilité de renforcer l'indépendance des femmes et de renforcer le deuxième pilier. Je rappelle qu'aujourd'hui, une majorité des femmes n'en ont pas du fait qu'elles travaillent beaucoup à temps partiel. Il est injuste que certaines personnes qui se sont investies autrement, parfois davantage dans la vie familiale, se retrouvent défavorisées à l'heure de la retraite.

Écoutez la matinale électorale complète:

RadioFr. - Hugo Savary / Adaptation web: Dimitri Faravel
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