Journaliste suisse arrêtée à Minsk

Une correspondante de la télévision alémanique a été brièvement arrêtée dimanche à Minsk, la capitale du Bélarus, avant d'être relâchée. Aucune explication n'a été donnée par les autorités bélarusses.

La Suisse s'était déclarée en décembre préoccupée par les violences qui s'exacerbent au Bélarus (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH

Luzia Tschirky s'est exprimée sur Twitter "quelques minutes" après avoir pu quitter le poste de police. "J'étais en chemin pour aller boire un café avec une connaissance lorsqu'un minibus s'est arrêté à un feu. Des hommes masqués nous ont tirés à l'intérieur sans explication", a-t-elle raconté.

Sa connaissance et son mari sont toujours détenus. Selon la SRF, la journaliste disposait d'une accréditation valable pour travailler au Bélarus.

Toujours sur le réseau social, le conseiller fédéral Ignazio Cassis s'est dit soulagé par la libération de la journaliste. Il a remercié "tous ceux qui se sont engagés pour une solution rapide". Un peu plus tôt, ses services avaient indiqué s'occuper de cette affaire et être en contact avec le ministère bélarusse des affaires étrangères.

Même stratégie

Dans la matinée, Mme Tschirky avait notamment travaillé sur les manifestations antigouvernementales en Russie. Elle avait aussi exprimé des critiques envers le président bélarusse Alexandre Loukachenko.

"Ici, on regarde attentivement vers la Russie et la façon dont les forces spéciales traitent les manifestants", avait-elle écrit sur Twitter. Selon elle, le bouclage du centre-ville de Moscou est "un signe que le Kremlin reprend la stratégie de Loukachenko. Une stratégie qui ne connaît qu'une direction: la répression."

La branche suisse d'Amnesty International s'est dite très inquiète face à cette nouvelle arrestation. Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme, la police bélarusse prend pour cible les journalistes qui couvrent les manifestations.

Le "dernier dictateur d'Europe"

A la mi-décembre, la Confédération avait étendu ses sanctions contre le régime de Minsk, en inscrivant Alexandre Loukachenko, son fils Victor et treize autres personnes sur sa liste noire des personnes visées par ces sanctions. Leurs avoirs sont gelés et il leur est interdit d'entrer en Suisse ou de transiter par la Suisse.

La Confédération se disait déjà très préoccupée par les tensions qui s'exacerbent au Bélarus. Elle appelait au dialogue entre le gouvernement et la société civile.

L'ancienne république soviétique est le théâtre d'actes de violence et d'arrestations arbitraires perpétrés au lendemain de l'élection présidentielle contestée d'août, qui a abouti à la réélection de M. Loukachenko. Le président bélarusse, 66 ans dont 26 ans au pouvoir, est considéré comme "le dernier dictateur d'Europe".

En décembre, une double nationale suisso-bélarusse avait été condamnée à deux ans et demi de prison. Cette femme de 51 ans, originaire de St-Gall, avait été arrêtée le 19 septembre lors d'une manifestation à Minsk.

Et en août un jeune lutteur valaisan, Tanguy Darbellay, avait été détenu durant cinq jours. Il avait lui aussi été arrêté lors de manifestation à Minsk.

ATS
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