La capacité du CHUV presque atteinte

Face à la hausse des hospitalisations dues au Covid-19, le CHUV a transféré des patients dans d'autres cantons, avertit la ministre vaudoise de la santé. L'objectif est de garder une "marge de manœuvre au niveau des lits de soins intensifs" pour les autres opérations.

La capacité d'accueil du CHUV de patients Covid-19 est presque atteinte (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) "n'a plus les marges d'augmentation de lits en soins intensifs des précédentes phases de la pandémie", explique la conseillère d'Etat socialiste Rebecca Ruiz dans un entretien diffusé samedi par Le Temps.

Augmenter le nombre de lits disponibles dans les unités d'urgences signifie "puiser dans les équipes qui travaillent au bloc" opératoire pour prendre en charge les patients touchés par le Covid-19, ajoute-t-elle. C'est une décision "lourde de conséquences".

Elle implique, poursuit la ministre, de reporter des opérations planifiées, "alors même que notre canton n'a toujours pas rattrapé le retard pris lors des vagues précédentes". "Une telle mesure pourrait avoir [...] des conséquences dramatiques, dans des domaines comme l'oncologie par exemple".

"Alors que nous possédons aujourd'hui un vaccin, il ne serait pas acceptable de devoir de nouveau stopper ou réduire notre programme opératoire", poursuit la ministre, soulignant que sur treize patients infectés par le SARS-CoV-2 aux soins intensifs, un seul est vacciné.

"C'est peu en chiffre absolu, mais cela représente déjà plus de 30% de notre capacité de 35 lits", remarque dans La Liberté et ses journaux partenaires Jean-Daniel Chiche, chef de service de médecine intensive adulte au CHUV. "La limite d'accueil des patients Covid est presque atteinte", précise-t-il.

Il pointe également la fatigue du personnel en raison des successions de vagues de coronavirus et un absentéisme élevé. "Revenir à une situation dégradée où il faut freiner l’activité opératoire et 'déconvoquer' les patients serait une vraie catastrophe".

La cellule de coordination romande pour mieux répartir la charge sur les différents hôpitaux gérée par le CHUV a été réactivée "il y a plus de trois semaines", note le responsable. "Nous accueillons au CHUV les patients qui ont besoin de notre plateau technique. Mais cela ne suffira peut-être pas", souligne-t-il, car les chiffres des hospitalisations sont en augmentation partout en Suisse en même temps.

Lors des précédentes vagues de l'épidémie, "nous étions montés de 35 à 76 lits" et des patients avaient été transférés vers des hôpitaux alémaniques, explique M. Chiche. "Nous n'avons plus ces soupapes, car les structures à Berne, Lucerne, Saint-Gall ou Zurich sont aussi pleines".

ATS
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