La défense conteste le but terroriste

L'avocat de "l'émir" des "Frères de Genève" a démonté mardi matin les accusations du Parquet devant le Tribunal pénal fédéral. Il a contesté l'existence d'une organisation terroriste, ni à Genève, ni à Viti au Kosovo.

La parole est à la défense mardi dans le procès des deux islamistes d'origine balkanique devant le Tribunal pénal fédéral (archives). © KEYSTONE/TI-PRESS/ALESSANDRO CRINARI

Après la peine de neuf ans requise la veille par la procureure fédérale contre son client, Me Kastriot Lubishtani a demandé l'acquittement des chefs de participation et soutien à une organisation terroriste. "Faute de mieux, le Parquet vous a raconté une histoire, une histoire sans consistance".

Selon l'avocat, ni les "Frères de Viti", ni son antenne genevoise, ne présentaient les caractéristiques d'une telle organisation: pas de structure hiérarchique - chacun faisait ce qu'il voulait -, pas d'organisation, pas de sanction, pas d'entraînement, pas d'acte de violence, pas d'activité opérationnelle.

"Une utopie"

Les "frères", à Genève comme à Viti, ont été certes fascinés par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) durant l'essor de celui-ci, mais ils ne croyaient pas à une prise de pouvoir par la force sur une région du Kosovo, qu'ils savaient irréaliste. "Ils ont juste cru pour un moment à une utopie."

L'avocat a comparé l'attrait exercé par l'EI sur des milliers de volontaires étrangers à la guerre civile espagnole et aux Brigades internationales. L'émir a sympathisé un temps avec cette cause puis il a nourri des doutes et s'en est finalement distancé. "Son adhésion était purement intellectuelle."

La première plaidoirie se poursuit avec les autres chefs d'accusation.

ATS
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