Le retour de la grippe aviaire inquiète

Les mesures de lutte contre l'épizootie n'ont plus été aussi strictes depuis une dizaine d'années. Reportage chez un éleveur fribourgeois.

Pour éviter tout contact avec des animaux sauvages, les poules sont mises pour le moment dans un jardin d’hiver. © La Télé

Deux cas de grippe aviaire ont été découverts en novembre dans le canton de Zurich. Cette nouvelle souche du H5N1 est beaucoup plus transmissible que les années précédentes. Pour lutter contre sa propagation en Suisse, tous les détenteurs de volaille doivent respecter des règles strictes.

“Actuellement, on ne laisse plus rentrer personne dans le poulailler, sauf pour les besoins des poulets“, explique Joël Charrière, éleveur de 15’000 poules pondeuses à Blessens, dans la Glâne. A l’entrée de son poulailler, un sas d’hygiène a été mis en place pour se changer et se désinfecter les mains, afin d’éviter tout risque de transmission.

Pour s’assurer également de leur santé, les poules ont été placées dans le jardin d’hiver. “C’est une zone où elles peuvent satisfaire tous leurs besoins naturels, c’est-à-dire le grattage dans des bacs à sable, il y a de la paille, des perchoirs. Mais ce n’est plus une zone où elles peuvent aller en plein air au contact des animaux sauvages“, poursuit Joël Charrière.

Valable pour tous

Les mesures imposées ne concernent pas que les éleveurs de grande envergure. Avec seulement 7 poules, Pascal Surchat n'y échappe pas. “Ce printemps, on a mis en place un filet pour se protéger des moineaux qui venaient chercher la nourriture. Ça a fait effet pour cet automne, avec les nouvelles directives qui sont arrivées et qui exigent une protection totale avec un filet“, explique-t-il.

Lui, comme d'autres détenteurs de volaille, n’est pas toujours au courant de ce qu'il doit faire pour prévenir son poulailler de la maladie. L’objectif principal est d’éviter tout contact entre les oiseaux sauvages et les volailles domestiques. Ainsi, il faut faire attention à ce que la nourriture et l'eau ne soient pas accessibles aux oiseaux sauvages. Les chaussures portées ne doivent pas transporter d’excrément d’oiseau dans le poulailler.

Éviter le pire

Ce sont ces endroits avec peu de poule qui inquiètent le service des affaires vétérinaires. “On sait que les petits poulaillers ont plus de chance de contracter ce genre de virus, parce qu’ils sont moins protégés que les grands“, explique Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal. “Sur Fribourg, il y a 1000 fermes agricoles qui détiennent plus de 2,5 millions de volatiles. On veut absolument éviter que la grippe aviaire ne rentre dans l’une d’entre elles.“
Les mesures de protection contre la grippe aviaire sont valables jusqu'au 15 février, mais devraient être prolongées.
La Télé - François-Pierre Noël / Adaptation Web: Rémi Alt
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