"On a désolidarisé le financement de la santé"

Gerhard Andrey était au micro de RadioFr. pour défendre une réforme du système de santé et une transition verte de l'agriculture.

Gerhard Andrey est le premier vert fribourgeois à avoir été élu sous la coupole. © Frapp

Radio Fribourg: Gerhard Andrey, il y a quatre ans, vous êtes devenus le premier vert fribourgeois à être élu sous la coupole. Vous visez maintenant le Conseil des Etats. Nous avons récemment appris la hausse des primes maladies. Votre proposition, dans un premier temps, c'est d'augmenter le subventionnement des cantons. Est-ce que c'est la première chose à faire?

Gehard Andrey: Il faut se rendre compte à quel point notre système est fort, avec beaucoup de prestations, et il faut en prendre soin. En 25 ans, les coûts de ce système ont augmenté de 80%, mais les primes de 145%. On a désolidarisé le financement de la santé, on a transféré la facture vers les ménages, vers monsieur et madame tout le monde. La main publique paie beaucoup moins qu'avant.

Donc les cantons doivent de nouveau sortir le porte-monnaie?

Ils doivent déjà faire leur devoir et soutenir de manière conséquente les ménages qui n'arrivent pas à payer. Nous, les Vert-e-s, nous proposons aussi une réforme du système. Aujourd'hui, que vous soyez ouvrier, infirmier ou milliardaire, vous payez le même prix. Pour une assurance sociale, c'est bizarre. Nous voulons sortir de cette logique et fixer les primes selon les revenus.

Est-ce que la classe moyenne, donc la majorité des gens, serait vraiment gagnante avec ce système?

Certainement, il faut toucher la population la plus riche. Ça ne fait aucun sens de mettre encore plus de pression sur cette classe moyenne qui paie déjà des primes trop élevées pour un ménage lambda. C'est l'une des mesures les plus importantes, avec aussi par exemple le prix trop élevé de certains médicaments, ou bien encore les tarifs des spécialistes qui explosent.

Un sondage auprès de la population estime que le PS et le Centre sont les partis les plus à même de régler le problème des coûts de la Santé. Vous, les Vert-e-s, vous êtes loin derrière.

Je ne suis pas un très grand fan des sondages, ça ne représente pas toujours la réalité. Je pense que l'idée de passer à un système dans lequel les primes sont fixées sur le revenu est quelque chose qui est compréhensible et vu comme une véritable solution.

Vous voulez devenir le premier vert fribourgeois à siéger au Conseil des Etats, à défendre les intérêts de notre canton où l'agriculture a une place prépondérante. Plusieurs mesures de la loi sur la réduction des risques liés aux pesticides sont entrées en vigueur cette année. Est-ce qu'on n'en demande pas trop à ces agriculteurs?

Ça devient toujours plus difficile d'avoir un bon rendement parce que le réchauffement climatique touche énormément le secteur. On doit par exemple gérer les sécheresses puis les inondations. Donc le secteur est de toute façon en train de changer, de s'adapter et c'est un sacré défi.

Mais est-ce que ça ne va pas trop vite pour les agriculteurs?

Il faut absolument donner un coup de main à cette agriculture qui doit s'adapter aux nouvelles normes. On a besoin d'une terre agricole cultivable avec un bon rendement. Mais on a aussi tout intérêt à avoir une agriculture saine, viable et durable à long terme, parce que c'est le plus important. Il y a le réchauffement climatique, mais aussi le problème de la biodiversité. Ces dernières décennies, nous avons perdu presque 70% d'insectes, c'est gigantesque. Sans cette biodiversité ça deviendra de plus en plus difficile d'avoir des rendements. C'est dans l'intérêt de tous de faire une transition rapidement, et notre parti aide toujours les agriculteurs à le faire.

Écoutez la matinale électorale complète:

RadioFr. - Sarah Camporini / Adaptation web: Mattia Pillonel
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