"Il faut du courage, mais la parole se libère"
La police de sûreté de Fribourg forme des policiers à l'écoute des victimes de violences sexuelles. Interview de l'inspectrice Andréa Morel.

Lorsqu'une victime de violences sexuelles souhaite se confier à quelqu'un, il arrive souvent que l'interlocuteur en question n'ait pas les formations adéquates pour l'aider. De son côté, la police de sûreté fribourgeoise propose un service d'écoute ainsi qu'un soutien psychologique à ces victimes de violences. Les policiers reçoivent justement une formation qui doit leur permettre d'être à leur écoute. L'auditionnée peut alors choisir d'être entendue pas une personne de son sexe si elle le souhaite, comme le stipule la loi sur l'aide aux victimes d'infraction.
"Il faut du courage pour surmonter ses peurs pour parler d’un sujet aussi sensible, aussi intime", explique Andréa Morel, inspectrice à la police de sûreté de Fribourg. "Mais on a constaté que la parole se libère quand même et que les victimes se confient plus facilement." Celles-ci peuvent d'ailleurs venir accompagnées d'un proche ou d'une personne de confiance si elles le souhaitent. Dans certains cas, les personnes cherchant à être entendues préfèrent être seules, notamment parce que le sujet peut être délicat à évoquer devant d'autres personnes.
La suite de la procédure dépend de ce qui ressort de l'audition, des preuves ainsi que des témoignages recueillis. L'auteur de l'agression est également entendu avant que le rapport des policiers ne soit rédigé. Ce n'est qu'après cela que le rapport est transmis au procureur, pour la suite de la procédure.
Dans le cas de victimes mineures, celles-ci sont entendues par des inspecteurs rattachés à la brigade des mœurs et maltraitances du canton de Fribourg. Les membres de cette dernière sont formés spécifiquement pour ce genre d'auditions.