La pharma en proie au doute

Les valeurs pharmaceutiques de la Bourse suisse se retrouvaient sous pression mercredi, au lendemain d'une nouvelle bordée de menaces formulées par le président américain Donald Trump à l'encontre du secteur. Les droits de douane pourraient bondir à 250%.

Mercredi matin à la Bourse suisse, les poids lourds Novartis (-2,1%) et le bon Roche (-1,4%) s'affichaient dans le rouge, alors que l'indice phare SMI en retrait de 0,17% (archives). © KEYSTONE/DPA/ARNE DEDERT

"Nous allons, d'abord, mettre un droit de douane bas sur les produits pharmaceutiques, mais, dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite ce sera 250% parce qu'on veut des médicaments fabriqués dans notre pays", a déclaré l'occupant de la Maison Blanche dans un entretien à la chaîne de télévision CNBC.

Ces propos "ne sont pas de nature à réconforter les négociateurs helvétiques qui se sont posés la veille aux Etats-Unis dans l'espoir d'atténuer les droits de douane de 39% imposés la semaine dernière," constate Ipek Ozkardeskaya de Swissquote.

A 10h40, les poids lourds Novartis (-2,1%) et le bon Roche (-1,4%) s'inscrivaient respectivement en ultime et pénultième positions d'un indice SMI en retrait de 0,17%. Les autres valeurs du secteur en menaient à peine plus large, le géant ophtalmique Alcon cédant 1,5%, le façonneur Lonza 1,0% et le mastodonte des génériques Sandoz 0,7%.

Si les produits thérapeutiques étaient jusqu'à présent exemptés de tout droit de douane à l'entrée des Etats-Unis, les analystes de Lombard Odier soulignent que ceux de l'Union européenne sont désormais soumis aux 15% consentis par Ursula von der Leyen pour les exportations vers le pays de l'oncle Sam.

"Les produits pharmaceutiques helvétiques demeurent parallèlement exclus des 39% imposés aux importations helvétiques" notent Alexandra Ralli et Simon Lutier dans un commentaire mercredi, anticipant toutefois une actualisation prochaine sur ce sujet particulier.

Les menaces de surtaxe à l'importation de médicaments s'inscrivent dans le sillage de la réactivation d'un projet du président américain visant à aligner les prix des médicaments sur les tarifs les moins onéreux observés dans d'autres pays industrialisés (clause de la nation la plus favorisée), retoqué par la justice lors de son précédent mandat.

ATS
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