Fribourg n'ira pas plus loin pour la culture musicale

Le Grand Conseil fribourgeois a rejeté une motion pour améliorer l'enseignement de la musique. Le Conseil d’Etat estime que la motion ne peut être acceptée, car elle ne relève pas d’une loi cantonale modifiable.

Les motionnaires soulignent l’importance de la pratique musicale pour la société et le développement des enfants. © envato (image d'illustration)

Les députés fribourgeois ont refusé jeudi une motion demandant de préserver la culture musicale fribourgeoise par l’amélioration de son enseignement à l’école. Ils ont suivi la position du Conseil d'Etat pour qui "l’essentiel des souhaits des motionnaires est déjà pris en considération".

La motion a été rejetée par 55 voix contre 33 et 7 abstentions. Emanant des députés socialiste Grégoire Kubski et centriste Christian Clément, elle visait à donner à la "pratique instrumentale et chorale la place qui lui revient, étant fortement ancrée dans le canton de Fribourg et faisant office de ciment de la société".

Les motionnaires ont dit craindre un "étiolement de cette culture locale sans intervention des autorités dans l’enseignement de la musique en milieu scolaire". Le devoir des cantons en matière d’éducation musicale est inscrit par ailleurs dans la Constitution fédérale, ont-ils rappelé pour appuyer leur démarche.

Canton déjà actif

Les élus ont insisté encore sur "les bénéfices de la pratique active de la musique sur le développement des enfants". Pas suffisant pour convaincre les députés, dont une majorité qui s'est rangée derrière l'avis du Conseil d’Etat, dont le point de vue était défendu par la ministre des affaires culturelles Sylvie Bonvin-Sansonnens.

Celle-ci a d'abord remercié les motionnaires "pour leur engagement en faveur de l’enseignement de la musique", engagement que l'exécutif "partage". Elle a constaté toutefois que la loi "idoine" n’existait pas et dès lors ne pouvait être modifiée. De même, "l’essentiel des souhaits de la motion est déjà pris en considération".

L'action du canton intervient via des "outils existants ou en cours de développement dans le cadre de la formation initiale et continue des enseignants du primaire, ainsi que via l’intervention de spécialistes dans les écoles". La motion a suscité de la sympathie, en raison du rôle de la musique dans la société, mais a fini par être rejetée. 

Une issue qui déçoit beaucoup le socialiste Grégoire Kubski: "Je trouve que la réponse du Conseil d'Etat n'est pas suffisante. Nous avions envisagé la possibilité de faire appel à de jeunes musiciens professionnels de la Haute école de musique pour aider les enseignants. On les laisse démunis, seuls face à leur classe."

ATS / RadioFr.
...