La pub sur le tabac sera interdite dans la presse

La publicité pour le tabac sera interdite pour protéger les enfants, à quelques exceptions près. Le Parlement a mis sous toit mercredi la mise en oeuvre de l'initiative "Enfants et jeunes sans publicité pour le tabac".

Une banderole représentant une affiche "Enfants sans tabac" incitant à voter oui à l'interdiction de la publicité pour le tabac qui pousse les enfants à fumer est photographiée mardi 8 fevrier 2022 à Lausanne. © KEYSTONE

En Suisse, le tabac provoque quelque 10'000 décès par an. Il est l'un des principaux problèmes de santé publique. Les coûts pour la santé se chiffrent en milliards de francs.

En 2022, le peuple a accepté par 56,6% des voix l'initiative "Enfants et jeunes sans publicité pour le tabac", qui demande que "toute forme de publicité pour le tabac accessible aux enfants soit interdite". La révision de loi du Conseil fédéral concrétise ce texte.

Interdit dans les journaux

L'interdiction touche la presse écrite, les manifestations ouvertes aux jeunes et le parrainage. Internet, applications et autres médias électroniques sont également concernés, sauf si un système de contrôle de l'âge est mis en place.

Les deux conseils se sont mis d'accord sur une exception pour la presse écrite. La publicité pourra être autorisée dans la partie intérieure des journaux majoritairement vendus par abonnement et dont le lectorat est composé d’au moins 98% d’adultes. Une exception est également prévue pour les publications principalement destinées au marché étranger ou exclusivement aux professionnels de la branche.

Dans les deux Chambres, la gauche s'est battue pour supprimer cette exception. Pour la sénatrice Flavia Wasserfallen (PS), cette disposition est arbitraire. "Le lectorat change régulièrement. Les journaux devraient vérifier tous les six mois s'ils peuvent ou non placer de la publicité dans leur publication. Qui contrôle?", a lancé la Bernoise mercredi.

L'exception à l'interdiction permet encore à une cinquantaine de journaux d'imprimer de la publicité pour le tabac, a rappelé la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider. Et de citer notamment Le Nouvelliste et la BaslerZeitung lus par des milliers de jeunes. Si c'est positif pour la démocratie, ça ne l'est pas pour la prévention. "Seule une interdiction générale assure que la publicité n'atteint pas les jeunes". Par 25 voix contre 19, les sénateurs ont suivi le Conseil national.

Lieux publics

La publicité pour le tabac sera aussi interdite dans les lieux accessibles aux mineurs, y compris les cinémas. Elle doit toutefois pouvoir être autorisée à condition qu'elle ne soit ni visible, ni accessible aux mineurs. Des règles similaires sont prévues pour le parrainage de manifestations.

Le Parlement a également pris des mesures pour la promotion de produits du tabac et de cigarettes électroniques. Celle-ci sera interdite si elle prend la forme d'une distribution gratuite de produits.

Par 24 voix contre 19, les sénateurs se sont également ralliés à la position du National concernant les vendeurs mobiles. Ceux-ci doivent être touchés par une interdiction de promotion dans les lieux accessibles pour les mineurs, sauf si la publicité n'est ni visible, ni accessible pour les mineurs. Pour la ministre de la santé, la proposition est "acceptable". Elle est claire sur les logos portés par les vendeurs", a-t-elle lâché.

En ce qui concerne la promotion de cigares et de cigarillos au moyen de dégustations et de promotions clients, les conseillers aux Etats se sont ralliés au Conseil national par 23 voix contre 19. Elle n’est autorisée que lorsqu’elle est destinée uniquement à des adultes.

ATS
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