La réforme de l'énergie sous la Coupole

Le Conseil des Etats s'attaque jeudi à la réforme de l'énergie. Sa commission compétente a largement remanié le projet gouvernemental, privilégiant le développement des énergies renouvelables à la protection de l'environnement. La gauche devrait monter aux barricades.

Environnement ou énergie? Les sénateurs trancheront jeudi (image symbolique). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La Suisse dépend de l'étranger pour le gaz et les combustibles fossiles. La crise énergétique actuelle, découlant de la guerre en Ukraine, l'a rappelé. La commission compétente du Conseil des Etats a donc décidé de mettre les bouchées doubles pour encourager les énergies renouvelables indigènes et ainsi gagner en indépendance.

Objectifs plus ambitieux

Elle propose des objectifs plus ambitieux que le Conseil fédéral. La production annuelle d'électricité issue d'énergies renouvelables - sans l'hydraulique - doit atteindre au moins 35 TWh en 2035, et 45 TWh en 2050. Le gouvernement avait mis la barre à 17 TWh et 39 TWh. Pour l'énergie hydraulique, la production annuelle doit atteindre au moins 37,9 TWh à la première échéance et 39,2 TWh à la seconde, soit légèrement plus que ce que prévoyait le Conseil fédéral.

Plusieurs minorités ont été déposées sur ce point central. L'UDC aimerait renoncer à des objectifs fixes et s'en tenir aux valeurs indicatives actuelles plus basses. Une minorité, composée d'élus du Centre et de l'UDC, plaide pour la version gouvernementale. Issue des rangs centristes, une autre propose un compromis entre la commission et le Conseil fédéral.

Centrales dans les biotopes nationaux

Pour faciliter la mise sur pied des installations produisant de l'énergie renouvelable, la commission a par ailleurs décidé de leur donner la priorité. Les dispositions environnementales ne doivent ainsi ni entraver ni empêcher leur construction, leur maintien, leur agrandissement ou leur rénovation.

Des centrales doivent pouvoir être construites dans des biotopes d'importance nationale. Et l'exploitation de centrales hydroélectriques, dont la puissance est supérieure à 3 MW, doit pouvoir se poursuivre plus facilement jusqu'en 2035. Des propositions qui ne plaisent pas à gauche.

Les installations solaires d'une puissance d'au moins 1 MW doivent quant à elles être plus facilement construites hors des zones à bâtir et sur les terrains agricoles, selon la commission. Tout comme les installations de biomasse et les éoliennes.

Réduire la consommation

Renforcement de la production hivernale, réduction de la consommation ou encore mécanismes de soutien financier devraient aussi entraîner des débats fournis. Les propositions fusent de toutes parts. A l'inverse, l'abandon de la libéralisation totale du marché de l'électricité ne devrait pas faire de vagues.

ATS
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