La réforme sur les pompiers fait débat

Le nouveau Règlement sur la défense incendie et les secours (RDIS), en vigueur depuis le 1er janvier, pose plusieurs problèmes. Entretiens.

Suite à la réorganisation du RDIS, près de deux tiers des sapeurs-pompiers de la caserne de la Glâne ont décidé de cesser de servir. © La Télé

À Siviriez, dans la Glâne, ce changement dans la loi a des effets concrets, puisque la base de départ du village n'est plus opérationnelle depuis le premier jour de l'an. Désormais, le canton est regroupé en cinq nouvelles régions d'intervention.

Cette nouvelle découpe a été pensée en fonction de l'analyse des risques. La région Sud représente à elle seule presque la moitié du canton, une zone qui peut paraître presque démesurée. Pour la couvrir, 14 compagnies ont été formées afin d'intervenir dans ses différentes régions.

Je ne me voyais pas forcément recommencer les pompiers dans un autre centre.

Avec la fermeture du centre de la Glâne qu'implique cette répartition, des volontaires ont décidé de cesser leur activité. "Je ne me voyais pas forcément recommencer les pompiers dans un autre centre", confie Didier Carrel, ancien sapeur-pompier. "On était une bonne équipe, j'aurais bien aimé continuer dans le même corps."

Servir à tout prix

Si certains ont décidé de poser le casque, à l'instar de Didier Carrel, d'autres ont préféré continuer sous cette nouvelle disposition, malgré les inconvénients. "La fermeture du corps Glâne-Est, c'était un peu la douche froide", reconnaît Christophe Schornoz, commandant du CSPI Glâne-Est. "Beaucoup de sapeurs tenaient à cet esprit de clocher. Mais je pense qu'il faut rebondir et s'investir dans cette nouvelle structure."

Si je n'étais pas aussi motivé, je ne continuerais pas.

Le plan mis en place vise à rationaliser les ressources des pompiers, mais la façon dont il a été amené fâche. Pierre-Alain Zbinden, responsable des véhicules de pompiers de la Glâne, estime que l'annonce de la fermeture de la caserne a été faite trop brusquement. Malgré cette mesure, il ne considère pas quitter sa fonction pour autant. "On a pris acte. Si je n'étais pas aussi motivé, je ne continuerais pas.

Suffisamment de pompiers

En tout, ce sont près des deux tiers des membres de la caserne de la Glâne qui ont décidé d'arrêter de servir. Laurent Surchat, nouveau commandant du bataillon Sud fribourgeois, ne s'inquiète pas outre mesure de ces nombreuses démissions.

Voir le reportage et la suite de l'entretien avec Laurent Surchat:

"Aujourd'hui, le bataillon Sud compte 1100 sapeurs-pompiers volontaires qui ont pris la décision de continuer l'aventure", commente-t-il. "C'est une grande majorité qui a décidé de continuer." Pour gérer tout ce monde, une structure de responsabilité a été mise en place. "Cette pyramide nous permet d'être sereins dans nos activités", affirme Laurent Surchat.

La Télé - Stefano Gualano / Adaptation Web: Rémi Alt
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