Des fraises soumises au rythme de la nature
Rudy Ruegsegger cultive ses fruits en pleine terre à Delley. Entre soleil et pluie, c'est la météo qui guide sa production.
A la ferme des Chandines, à Delley, trois cueilleuses ramassent les fraises sous un soleil chaleureux et bienvenu. Les fruits ont quelques jours de retard, mais la saison commence bien, et le climat de ces prochains temps s'annonce de bon augure.
Il faut dire que lorsqu'on fait de la culture en pleine terre, la météo joue un rôle crucial. Ce fruit très apprécié est loin d'être facile à produire. Alors oui, en hors-sol, on maîtrise mieux l'environnement. "Mais peut-on véritablement parler de terroir si la fraise n'est pas nourrie par le sol fribourgeois?", se demande Rudy Ruegsegger, le propriétaire de la ferme. Pour lui, il n'est pas question d'installer des serres.
Guidé par la météo
L'agriculteur a choisi la culture en pleine terre pour rester écologique et proche de la nature. Il travaille avec les caprices de la météo. "C'est elle qui commande. Nous, on réagit comme on peut." Face à la pluie, la pourriture est l'ennemi. Bien qu'inévitable, il faut jouer avec l'arrosage pour la maîtriser.
Lorsque le soleil est là, c'est la chaleur qui prend ce rôle d'adversaire. "S'il fait vraiment chaud, la fraise mûrit très rapidement, explique Rudy Ruegsegger. Elle cuit sur la plante, donc on doit augmenter la cueillette." La fraise étant un fruit qui ne se conserve pas longtemps, ces situations sont difficiles pour les agriculteurs, qui peinent à trouver de la main d'œuvre et à écouler de grosses quantités en seulement quelques jours auprès de la clientèle.
Cueillette imprévisible
Rudy Ruegsegger souligne que ces difficultés sont souvent méconnues des consommateurs qui sont inondés de fraises importées ou cueillies sous serre. Il est toujours dur d'évaluer la quantité de fraises qui pourront être cueillies dans les cultures en plein air.
Pour l'instant, le climat est clément. "Si les températures restent entre 20 et 25 degrés, c'est acceptable. Il semble qu'on aura une belle récolte pour cette saison", se réjouit l'agriculteur broyard. A la ferme des Chandines, l'auto-cueillette a commencé le 24 mai, et la clientèle est au rendez-vous. L'agriculteur vend également dans son marché à la ferme, ainsi qu'à des points de ventes régionaux et à des restaurateurs. La saison devrait s'étendre au moins jusqu'à la mi-juin.