Le Hamas prêt à prolonger la trêve

Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont libéré jeudi soir des prisonniers et des otages, à quelques heures de l'expiration de leur trêve dans la bande de Gaza. Six Israéliens ont été libérés par le Hamas, après deux autres en journée.

La trêve a permis l'échange de personnes prises en otages par le Hamas le 7 octobre et de prisonniers palestiniens. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH
La trêve a permis l'échange de personnes prises en otages par le Hamas le 7 octobre et de prisonniers palestiniens. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH
La trêve a permis l'échange de personnes prises en otages par le Hamas le 7 octobre et de prisonniers palestiniens. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH
Des Palestiniens attendent de la nourriture à Rafah jeudi. Malgré son accélération, l'aide est toujours insuffisante, affirme l'ONU. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali
La trêve a permis l'échange de personnes prises en otages par le Hamas le 7 octobre et de prisonniers palestiniens. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH
Des Palestiniens attendent de la nourriture à Rafah jeudi. Malgré son accélération, l'aide est toujours insuffisante, affirme l'ONU. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali
La trêve a permis l'échange de personnes prises en otages par le Hamas le 7 octobre et de prisonniers palestiniens. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH
Des Palestiniens attendent de la nourriture à Rafah jeudi. Malgré son accélération, l'aide est toujours insuffisante, affirme l'ONU. © KEYSTONE/AP/Hatem Ali
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Ils sont rentrés en Israël, ont annoncé les services du premier ministre Benyamin Netanyahou. Parmi les personnes libérées se trouvent des binationaux d'Uruguay, du Mexique et de Russie, a annoncé le Qatar.

Dans la foulée, Israël a libéré trente Palestiniens, tous des femmes et des mineurs détenus dans des prisons israéliennes, en application de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas dont l'expiration est prévue vendredi à 07h00 locales (06h00 en Suisse).

Le Hamas s'est dit prêt jeudi à prolonger la trêve dans la bande de Gaza, après un appel du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à poursuivre la pause des combats entre l'armée israélienne et le mouvement palestinien, à quelques heures de son expiration vendredi.

Deux prolongations

La trêve, déjà prolongée deux fois depuis son entrée en vigueur le 24 novembre, a mis fin à sept semaines de bombardements israéliens dévastateurs sur le territoire palestinien assiégé, en représailles à l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

Cette pause, négociée par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, a permis la libération de dizaines d'otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre et de trois fois plus de Palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée d'aide humanitaire dans le territoire palestinien.

Le Hamas "est prêt à prolonger la trêve", a affirmé jeudi soir à l'AFP une source proche du mouvement islamiste. "Les médiateurs mènent des efforts intenses, qui se poursuivent actuellement, pour [obtenir] un jour de trêve supplémentaire et travailler ensuite à une extension de plusieurs autres jours", a déclaré cette source.

Des zones "sûres"

M. Blinken, après une visite en Israël et en Cisjordanie occupée, avait peu avant appelé à prolonger la trêve "pour une huitième journée et au-delà". "Clairement, nous voulons voir ce processus continuer à avancer", a-t-il déclaré, réclamant aussi la création de zones "sûres" pour les civils dans le sud et le centre de la bande de Gaza en cas de reprise des combats.

"Des plans de protection humanitaire des civils doivent être mis en place afin de minimiser les morts de Palestiniens innocents", a ajouté le secrétaire d'Etat.

Signe d'une situation toujours fragile, le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël notamment, a revendiqué une attaque meurtrière jeudi à Jérusalem.

Trois Israéliens, dont deux femmes, ont été tués dans cette attaque contre un arrêt de bus à Jérusalem-Ouest menée par deux Palestiniens, deux frères qui ont été abattus, selon la police israélienne. La Maison-Blanche a condamné jeudi soir cette "attaque terroriste".

Franco-Israélienne libérée

La trêve avait été prolongée jeudi pour 24 heures in extremis, après des négociations "très dures" qui se sont poursuivies "toute la nuit, jusque quelques minutes avant sept heures du matin", selon une source au sein du Hamas et une source de sécurité égyptienne.

Parmi les deux premières otages israéliennes libérées jeudi se trouve la Franco-Israélienne Mia Shem, enlevée au festival de musique Tribe of Nova, dans le désert du Néguev, où 364 personnes ont été tuées le 7 octobre. Cette jeune femme de 21 ans était apparue le 16 octobre dans une vidéo diffusée par le Hamas, allongée et recevant des soins au bras.

La trêve a permis jusqu'à présent la libération de 80 otages israéliens, des femmes et des enfants, et de 240 prisonniers palestiniens. Une vingtaine d'étrangers ou bi-nationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été relâchés hors du cadre de l'accord.

L'armée israélienne a estimé qu'environ 240 personnes avaient été prises en otage et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque du 7 octobre.

Besoins immenses

Cette attaque a fait environ 1200 morts en Israël, en majorité des civils, selon les autorités. En représailles, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre qui a duré jusqu'au début de la trêve.

D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15'000 personnes, dont au moins 6150 enfants et jeunes âgés de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes.

L'accord de trêve a permis d'accélérer l'arrivée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où de longs convois de camions sont encore entrés jeudi depuis l'Egypte. Les besoins sont immenses dans le territoire déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007 et placé depuis le 9 octobre en état de siège total par Israël.

Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre et plus de la moitié des logements endommagés ou détruits. Plusieurs centaines de milliers de civils ont fui le nord du petit territoire, dévasté par les combats, pour chercher refuge dans le sud.

ATS
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