Des outils pour lutter contre la violence parentale

Protection de l'enfance Suisse mène une campagne pour désamorcer les tensions familiales et aider les parents parfois débordés.

Emmo, la peluche qui permet aux enfants de décrire leurs émotions. © Protection de l'enfance Suisse

Tous les parents connaissent ces situations: leur enfant refuse de se brosser les dents, de s'habiller ou de les suivre. Le temps passe, les arguments commencent à manquer, la patience s'épuise et le ton monte. Et parfois il monte vraiment trop et les paroles dépassent la pensée.

Des situations banales de prime abord, mais qui peuvent devenir récurrentes, voire régulières. Et tout dépend aussi des propos tenus, du ton utilisé. De manière consciente ou inconsciente un parent peut parfois infliger de véritables violences psychologiques à son enfant. L'Université de Fribourg a fait des recherches sur le sujet. Dans son "Etude concernant le comportement punitif des parents en Suisse", l'institution conclut qu'un enfant sur quatre est régulièrement victime de violence psychologique et qu'un sur 20 subit régulièrement des châtiments corporels à la maison.

Peluche pour ses émotions

Des chiffres édifiants que Protection de l'enfance Suisse veut réduire. L'organisation mène une campagne contre ces violences et propose plusieurs outils de prévention. Parmi eux, EMMO une peluche qui sourit côté pile et grimace côté face. Elle permet aux enfants qui n'ont pas les mots pour le faire de décrire leurs émotions à leurs parents. De quoi renforcer la communication entre petits et adultes et désamorcer des situations tendues.

Et puis il y a aussi des cours du programme "Parents fort - enfants forts" ainsi que des ateliers sur des thèmes divers comme "Dispute entre frères et soeurs", "Comment échapper aux pièges du stress". Certains sont donnés en présentiels et d'autres en ligne.

Pas de parent parfait

"Il n'y a pas besoin d'être un parent parfait", déclare la consultante en éducation Kirsten Kirschner. Il arrive que l'on perde le contrôle et que l'on se mette à crier bien trop fort. Dans ce cas-là, il est important de revenir sur l'événement, expliquer au petit pourquoi on s'est énervé plus que de raison et lui demander comment lui a ressenti cet épisode.

Kirsten Kirschner dissipe aussi un malentendu: ce n'est pas parce qu'on applique les principes de l'éducation bienveillante que notre enfant n'est pas susceptible de mal réagir et de faire une crise. Pour la consultante en éducation, il faut accueillir cette réaction, même si elle n'est pas celle qu'on espère, mais rester ferme dans les décisions prises. C'est une question de détermination.

Face aux problèmes d'éducation, les parents sont encore peu nombreux à suivre des cours. Il faut dire qu'en cas de fortes tensions, ils ont besoin de réponse rapide, voire immédiate, qu'ils peuvent parfois trouver sur des forums de discussion. Difficile alors de patienter jusqu'à un hypothétique rendez-vous chez un professionnel. Et puis, selon Kirsten Kirschner, les parents pensent souvent que s'il y a des crises, c'est l'enfant qui a un problème, alors qu'une famille fonctionne comme un système. Et que le parent a sa part de responsabilité dans son éventuel dysfonctionnement.

Ecouter l'éclairage complet:

RadioFr. - Sarah Camporini
...