L'AfD confirmé "extrémiste de droite"
Le renseignement intérieur allemand a classé vendredi l'ensemble du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), arrivé deuxième aux dernières législatives, comme un mouvement "extrémiste de droite avéré". Cela permet en théorie un placement sous surveillance intensive.

L'agence, appelée Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV), a déclaré qu'il existait désormais des preuves concrètes que le parti anti immigrés fondé en 2013 poursuit des efforts qui menacent l'ordre démocratique de l'Allemagne.
L'idéologie de l'AfD qui "dévalorise des groupes entiers de la population en Allemagne et porte atteinte à leur dignité humaine", n'est "pas compatible avec l'ordre démocratique fondamental", estime l'Office de protection de la Constitution dans un communiqué.
Lors des élections législatives du 23 février, l'AfD menée par Alice Weidel avait réalisé une percée historique, doublant son précédent score avec plus de 20% des voix.
Depuis, le jeune parti fondé en 2013 a même dépassé dans certains sondages l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti conservateur de Friedrich Merz qui doit être investi chancelier mardi.
Moyens de contrôle
L'Office de protection de la Constitution ne précise pas dans l'immédiat les conséquences concrètes de ce classement, qui pourrait avoir des répercussions majeures sur la vie politique allemande.
Cette classification confère aux autorités d'importants moyens de surveillance et de contrôle, y compris des communications privées. Déjà brandi ces derniers mois par certains responsables politiques, le débat sur une éventuelle interdiction du parti pourrait en outre s'en retrouver relancé.
L'AfD, qui s'est hissé à la deuxième place lors des élections générales de l'année dernière, était auparavant considéré comme "soupçonné" d'extrémisme par l'agence. Le parti a contesté en vain cette désignation devant les tribunaux.
Les services de renseignements intérieurs allemands avaient déjà classé l'organisation de jeunesse du parti d'extrême droite, ainsi que plusieurs branches régionales de Länder d'ex-Allemagne de l'est, comme "extrémiste".
Attitude globalement hostile aux migrants
Dans son communiqué vendredi, l'Office souligne en particulier "l'attitude globalement hostile aux migrants et aux musulmans du parti" dans son ensemble.
"L'agitation continue contre les réfugiés ou les migrants favorise la propagation et l'approfondissement de préjugés, ressentiments et peurs envers ce groupe de personnes", estime encore le service de renseignement.