L'Agroscope teste des clôtures virtuelles
Les vaches pourraient pâturer dans les prés sans clôture. Les chercheurs ont testé un système qui délimite les enclos sans fil ni piquet.
Accroché au cou de chaque vache, on retrouve un collier GPS relié à une application mobile. Grâce aux informations transmises, le troupeau peut être surveillé à distance. Surtout, le logiciel permet de définir virtuellement un périmètre pour le pâturage. Dès qu'un bovin s'approche de la limite, il sera averti par un signal sonore et, au besoin, par une légère décharge électrique.
La technologie, presque invisible, présente de nombreux atouts. "C'est la possibilité de réduire le temps passé à clôturer ainsi que la main d'œuvre nécessaire pour faire ce travail", explique Massimiliano Probo, scientifique chez Agroscope. Il souligne également que la méthode permet une meilleure adaptation au terrain. "On peut déplacer quasiment en temps réel les troupeaux vers les meilleures sections de pâturage, mais également exclure certaines zones sensibles, qui risquent par exemple de subir l'érosion ou dans lesquelles il y a des espèces toxiques", complète-t-il.
Un projet vert... pas tout rose
Quelques désavantages persistent, comme le prix du collier pour vache qui s'élève à environ 400 francs. De plus, afin d'être opérationnel, le système doit bénéficier d'un bon réseau de télécommunication sur tout le pâturage. Finalement, la technologie n'est pas encore autorisée en Suisse pour des questions liées au bien-être animal.
Néanmoins, l'Agroscope de Posieux planche sur le sujet depuis trois ans. "On a analysé le comportement des animaux, leur productivité et leur stress en les comparant à des groupes de contrôle entouré de clôtures physiques. Aucune différence significative n'a été constatée, même si, pour une question d'adaptation, les animaux portant le GPS étaient plus actifs les deux, trois premiers jours. Ensuite, le comportement était comparable au groupe de contrôle", détaille Massimiliano Probo.
Actuellement, les chercheurs sont en pleine analyse des données récoltées. Ils présenteront ensuite les résultats de leurs trois années d'essai à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) pour évaluer la possibilité d'une autorisation du système en Suisse.