Large oui à la loi Covid à 62%
Les Suisses veulent conserver leur liberté retrouvée grâce au pass sanitaire. Les soins infirmiers forts plébiscités aussi à 61%.

Les Suisses ont approuvé dimanche les modifications de mars de la loi Covid-19 par 62%. Les Fribourgeois suivent la même tendance en acceptant le texte à près de 62%.
Les Amis de la Constitution essuient ainsi un nouvel échec dans les urnes. Après avoir tenté d'enterrer la loi Covid-19 cet été, ils ont remis le couvert contre les modifications de mars avec trois autres groupements. Leurs affiches, qui ont fleuri sur Internet et dans toute la Suisse, dénoncent surveillance de masse, discrimination et vaccination forcée.
Des arguments balayés par les partisans du texte. Les personnes testées et guéries ont accès au pass sanitaire. Le sésame est crucial pour éviter une surcharge du système hospitalier, retrouver une vie quasi-normale et voyager plus facilement, soulignent le Conseil fédéral et tous les grands partis, à l'exception de l'UDC.
Outre le certificat Covid, les modifications de mars instaurent ou prolongent aussi plusieurs aides financières. Elles sont particulièrement importantes pour les domaines du tourisme, de la gastronomie ou encore de la culture, soulignent leurs défenseurs.
Large oui aux soins infirmiers forts
Le capital sympathie accumulé par les infirmières pendant la pandémie a été bénéfique à l'initiative sur les soins infirmiers. Le peuple a soutenu dimanche le texte par 60,98%. Les Fribourgeois plébiscite également ce texte avec près de 65% de oui.
L'Association suisse des infirmiers (ASI), à l'origine de l'initiative, a gagné son pari pour assurer la relève. Le secteur fait face à une pénurie de main-d'oeuvre toujours plus importante. Il affiche près de 12'000 postes vacants, dont 6300 concerne le personnel infirmier.
Une offensive sur la formation seule, comme le prévoyait le contre-projet indirect, ne suffit pas, selon les partisans du texte soutenus notamment par la gauche et la Fédération suisse des médecins. Une revalorisation des salaires et des conditions de travail des soignants est indispensable pour que le personnel formé reste dans la profession.
Le camp bourgeois craint lui qu'il ne faille attendre plusieurs années avant que l'initiative ne soit mise en oeuvre. Et les initiants n'atteindront pas plus qu'avec le contre-projet car il n'est pas possible de changer les compétences de la Confédération. Au final, ce retard se fera sur le dos des infirmiers.
Non au tirage au sort des juges
Les juges fédéraux ne seront pas désignés par tirage au sort. Ils ont refusé l'initiative pour des juges indépendants à 68%. Les Fribourgeois se prononcent également contre à près de 64%.
L'initiative populaire "Désignation des juges fédéraux par tirage au sort" voulait chambouler le système actuel, qui compromettrait la séparation des pouvoirs. Un candidat sans parti, même s'il est très qualifié, n'a aucune chance de devenir juge au Tribunal fédéral, critiquait le comité d'initiative.
Les opposants au texte ont souligné que l'élection des juges par le Parlement a fait ses preuves. Ce système est transparent. Il donne une légitimité démocratique au Tribunal fédéral, et la Constitution garantit l'indépendance des juges.
Au Parlement, seule une minorité de gauche et des Vert'libéraux a tenté de proposer un contre-projet à l'initiative. Ils estimaient que le domaine avait besoin de réforme.


