Le centre d'asile de la Gouglera pointé du doigt

Le centre de Chevrilles fait partie des cinq établissements fédéraux dénoncés par Amnesty International pour des cas de violences.

Le centre d'asile de Chevrilles est pointé du doigt pour divers cas de violences. © KEYSTONE

Des violations commises par le personnel de sécurité dans les centres de Bâle, Chevrilles, Boudry, Altstätten et Vallorbe laissent présager de graves abus, affirme Amnesty International. Dans un rapport publié mercredi, l'ONG documente des cas de violences et de contraintes physiques infligées par des employés des entreprises de sécurité Securitas et Protectas, sous contrat avec le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM).

"Le cas de Chevrilles est très inquiétant", affirme Alicia Giraudel, juriste chez Amnesty International et experte pour le domaine du droit d'asile. "Le nombre de cas de violences récoltés pour ce centre indique qu'il est nécessaire d'y prendre des mesures de manière urgente."

Plus de protection

Amnesty International s'inquiète particulièrement de l’absence de mécanismes de contrôle fiables pouvant être utilisés à titre préventif par le SEM. "Il faut que des systèmes de protection et de surveillance soient mis en place pour garantir à toutes les personnes présentes dans les centres d'asile que leurs droits humains soient respectés", poursuit-elle.

Des entretiens menés avec plusieurs requérants ont notamment permis de mettre au jour les cas d'abus. "Les témoins, qu'il s'agisse de membres du personnel de sécurité ou de requérants d'asile, se sont montrés très courageux. S'exprimer librement lorsque l'on est tenu au silence par une close de confidentialité est compliqué. Si la crainte de parler n'était pas aussi présente, les témoignages auraient probablement été bien plus nombreux", estime encore Alicia Giraudel.

Le SEM assure prendre ces dénonciations au sérieux. Il a commandé une enquête externe ainsi qu’un audit interne pour faire la lumière sur les pratiques décrites.

RadioFr. - Lauriane Schott / am
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