Joseph Kamel: "Je suis dans un rêve"

À 27 ans, l'artiste français d'origine égyptienne a déjà sorti deux EP et un premier album: "Miroirs". Rencontre.

Joseph Kamel a fait une vingtaine de concerts en première partie de Julien Doré. © DR

Radio Fribourg: Joseph Kamel, tu es né en 1996 au Caire. Ton père est égyptien, consultant international, et ta mère française, médecin humanitaire. Tous deux sont de grands mélomanes, avec une collection de CD et de vinyles incroyable. La musique a très vite fait partie de ton ADN. Tu avais à peine 10 ans quand tu as touché ta première guitare, n'est-ce pas ?

Joseph Kamel: Oui, c'est ça! J'ai commencé avec un instrument oriental qui s'appelle l'Oud, une sorte de guitare à neuf cordes assez complexe. Et j'étais vraiment très mauvais (rires). Mais c'étaient quand même mes premières sensations musicales. En arrivant en France, quand j'avais 13 ans, j'ai cherché une guitare dans le sous-sol chez mes parents. C'est là que la passion a réellement débuté et ça fait maintenant 15 ans que je n'arrête pas.

En 2021, tu participes à l'émission "The Artist", un télé-crochet qui révèle les auteurs, compositeurs et interprètes comme toi. Deux ans plus tard, tu retrouves Nagui pour participer à "Taratata". J'imagine que c'était un mélange de gros kiff et d'émotions?

Évidemment ! N'importe quel artiste a des salles mythiques dans lesquelles il veut jouer. Et cette émission fait partie de cette liste de rêve. Pour moi, c'est encore plus particulier, parce qu'avec Nagui, on est originaire du même pays. Quand j'étais petit, "Taratata" passait sur TV5Monde, c'était une des rares émissions françaises que je voyais là-bas. Mon père me répétait souvent que Nagui était égyptien, qu'il parlait français comme moi. J'ai pu le lui raconter de vive voix pendant cette émission.

Tout s'est accéléré assez rapidement en 2022. Tu as assuré la première partie de Julien Doré pendant 22 Zéniths. Se retrouver du jour au lendemain propulsé sur les grandes scènes devait être une expérience assez folle.

C'était complètement dingue. La première était en plus à Caen, dans ma ville, donc énormément d'émotions à l'idée de se retrouver sur cette scène. Après, il y a encore eu des dates absolument incroyables, notamment deux soirées à l'Accor Arena pleines à craquer. Je me disais: "Mais qu'est-ce que je fais là? Je suis dans un rêve?"

Et il y a ce titre "Beau" que l'on retrouve sur ton premier album "Miroirs". Tu es allé au culot pour te donner la chance de partager ce duo avec Julien Doré. Tu lui as proposé ce titre sur le parking du Zénith de Strasbourg, et ça s'est concrétisé quelques jours plus tard dans la loge au Zénith d'Amiens, c'est ça?

À la onzième date, j'ai pris mon courage à deux mains, et je suis allé le voir. Je lui ai dit: "écoute, j'aimerais bien qu'on fasse un titre ensemble sur mon album". Et il me répond: "Vas-y, carrément. Je pense que tu dois avoir des trucs de côté. Envoie-moi ce que tu as, et on voit où on va". Je lui ai affirmé que j'avais plein de trucs et que je lui enverrais, alors que je n'avais rien du tout (rires). J'étais bluffé! Finalement, j'ai fini par trouver quelque chose. La mélodie lui a plu, puis ça a été des échanges pendant longtemps. On a trouvé le thème de cette chanson dans la loge du Zénith d'Amiens. Sur WhatsApp, il m'envoyait des vidéos de lui jouant des accords au piano pour qu'on puisse finaliser le titre.

Je t'emmène dans un petit instant "Crush", Joseph. J'ai vu sur les réseaux que tu aimais aussi faire des reprises, par exemple "J'en rêve encore" de Gérald De Palmas, "Pas toi" de Jean-Jacques Goldman, ou encore "Il me dit que je suis belle" de Patricia Kaas. Qui est ton crush parmi toutes tes reprises? Comment les choisis-tu?

Je me souviens juste des chansons que j'écoutais quand j'étais petit. Quand je suis dans la douche ou en train de faire la vaisselle, je me dis : "je ne l'ai pas chantée celle-là encore". Je prends la guitare, et c'est parti. J'ai beaucoup aimé chanter "Caravane" de Raphaël. C'est une de mes reprises préférées. J'ai eu la chance de l'interpréter avec lui sur France 2, et ça reste un beau souvenir.

Tu es un grand fan de Jean-Jacques Goldman. As-tu un petit crush pour une chanson en particulier de lui?

"Puisque tu pars", je trouve que c'est une chanson sublime, et "Comme toi". Ce sont mes deux titres phares.

Tu es aussi très inspiré par des artistes comme Grand Corps Malade, Orelsan, ou encore Stromae. Ton crush parmi les trois?

Je viens de Caen, donc forcément, je suis obligé de choisir Orelsan. Là-dessus, je vais être chauvin (rires).

Écouter l'interview complète de Joseph Kamel:

RadioFr. - Virginie Pellet / Adaptation web: Mattia Pillonel
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