Le don du sang est-il discriminatoire?

La France abolit les conditions pour les homosexuels qui veulent donner leur sang. Réaction de la communauté LGBT fribourgeoise.

Le texte de Swissmedic prend en compte l'orientation sexuelle des donneurs et non les pratiques sexuelles. © Pixabay

La France a fait tomber ce mardi toute référence à l'orientation sexuelle dans les critères de don du sang. En Suisse, la situation est tout autre. Cela ne fait que depuis 2017 que les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes ont le droit de donner leur sang, mais avec une condition: être abstinent depuis 12 mois. "C'est une discrimination. J'ai toujours refusé de donner mon sang pour protester contre ce principe", explique Gonzague Bochud, président de Sarigai, association fribourgeoise pour la diversité sexuelle et de genre (LGBT+).

Le texte de Swissmedic, qui émet les réglementations, prend en compte l'orientation sexuelle des donneurs et non les pratiques sexuelles. Le VIH/Sida se transmet par pénétration, que ce soit anale ou vaginale. Il est scientifiquement reconnu que le taux de transmission est dix fois plus élevé lors d'un rapport anal. Néanmoins, la sodomie n'est pas une pratique réservée qu'aux couples homosexuels. "Il y a une homophobie systémique parce qu'il y a une association directe: être gay, c'est faire des pratiques sexuelles à risque non-protégées et avoir le sida, puis le transmettre. C'est un non-sens à tous les niveaux", s'insurge Loris Grandjean, membre du PVL fribourgeois et candidat au Conseil d'Etat en 2021.

Pour la communauté LGBT fribourgeoise, l'abolition des restrictions en France donne une lueur d'espoir. "Cela permet de montrer que les mentalités changent dans les pays alentour. Ce serait une bonne chose de l'appliquer aussi en Suisse, de réfléchir à cette question maintenant et rapidement", commente encore Gonzague Bochud.

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La Télé - Cloé Pichonnat
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