Le duel Bonmati-Walsh, l'une des clés de la finale

La finale de l'Euro 2025, dimanche à Bâle, opposera une Espagne dominatrice à une Angleterre résiliente.

L'Espagnole Aitana Bonmati célèbre son but lors de la demi-finale de l'Euro 2025 entre l'Allemagne et l'Espagne au Stadion Letzigrund de Zurich, Suisse, mercredi 23 juillet 2025. © KEYSTONE/Alessandra Tarantino

Plusieurs duels vont arbitrer la finale de l'Euro 2025 dimanche à Bâle entre une Espagne dominatrice, même quand elle peine à marquer, et une Angleterre par deux fois miraculée. À commencer par celui opposant la double ballon d'or Aitana Bonmati à Keira Walsh.

L'entrejeu espagnol, avec ses doubles Ballons d'Or Alexia Putellas et Aitana Bonmati, flanquées d'une Patri Guijarro implacable dans les duels et capable de lourdes frappes de loin, paraît cent coudées au-dessus du milieu anglais.

Brièvement hospitalisée avant le tournoi pour une méningite virale, Bonmati est de surcroît revenue à son meilleur niveau, orchestrant les offensives espagnoles, scannant le plus petit espace et débloquant une demi-finale verrouillée par l'Allemagne d'une splendide frappe dans un angle très fermé (1-0).

Mais face à une Roja qui cherchera à monopoliser le ballon, "il s'agit simplement d'être patientes", sans "paniquer ni se frustrer", expliquait jeudi Keira Walsh, justement l'une des meilleures du monde pour gratter le moindre ballon et réguler le tempo d'un match.

Russo-Gonzalez, le pivot et la renarde

Visuellement, impossible de confondre le 1m75 d'Alessia Russo, la mire évidente qu'elle offre à ses partenaires anglaises et sa capacité à conserver le ballon, avec le 1m61 tout en vivacité d'Esther Gonzalez et son jeu en une touche.

Côté statistiques, avantage à l'Andalouse du FC Gotham, qui trône seule en tête des buteuses du tournoi avec quatre réalisations en phase de poules (doublé face au Portugal, puis deux buts contre la Belgique puis l'Italie).

De son côté, l'attaquante d'Arsenal a seulement inscrit le quatrième but de la large victoire des Lionesses face aux Galloises (6-1), mais est devenue face aux Pays-Bas (4-0) la première joueuse à signer un triplé de passes décisives dans un Euro, en parfait point d'appui pour le jeu long anglais.

"Elle est tellement désintéressée, et met les autres joueuses en position de marquer", décrypte l'ailière Lauren Hemp. "Ce n'est pas seulement son talent pour marquer des buts qui fait d'elle une joueuse extraordinaire, c'est aussi ce qu'elle fait sans le ballon".

Williamson-Paredes, capitaines sur tous les fronts

Occupant toutes deux la droite de leur charnière centrale, Leah Williamson et Irene Paredes se suivent au nombre de ballons récupérés (respectivement 33 et 32), bien que l'Anglaise ait été bien plus sollicitée dans une équipe qui a déjà encaissé 6 buts, contre 3 pour l'Espagne.

Mais il faut aussi compter avec elles en attaque, dans deux registres bien différents: le jeu long de Williamson, qui n'hésite pas à dribbler et aime trouver directement Russo, et le jeu de tête de Paredes, récompensé par un but contre la Belgique en poules.

Enfin, leur leadership se ressemble, fait d'inlassable dévouement au groupe plus que de goût pour la lumière: c'est Williamson, revenue en demie contre l'Italie après s'être tordu la cheville en quart face à la Suède, ou Irene Paredes défendant publiquement - et encore récemment dans un documentaire Netflix - ses coéquipières grévistes après l'Euro 2022, jusqu'à être écartée de la Roja.

Hampton-Coll, déjà décisives

Entre ses longues relances cassant deux lignes adverses, ses parades et ses tirs au but arrêtés lors de l'irrespirable Angleterre-Suède (2-2, tab 3-2), Hannah Hampton a déjà mis fin au débat sur sa capacité à remplacer la légende Mary Earps, retraitée internationale à la surprise générale avant l'Euro.

L'entrée dans le tournoi a été bien plus laborieuse pour Cata Coll, gênée toute la phase de poules par une amygdalite et qui a laissé place à Adriana Nanclares, avant de passer un quart face à la Suisse (2-0) trop calme pour se mettre en valeur.

Mais il a suffi d'un double sauvetage spectaculaire dans le temps additionnel de la demi-finale face à l'Allemagne, devant Klara Bühl puis Carlotta Wamser, pour empêcher le KO et permettre aux deux équipes de se départager en prolongations.

Capable comme Hampton de prendre des risques au pied, Cata Coll est aussi prête à frapper d'éventuels penaltys, comme l'avait fait l'Allemande Ann-Katrin Berger face à la France. "J'adorerais! J'ai dit à l'entraînement que j'aimerais tirer parmi les cinq premières, voyons si on me laisse...", annonçait-elle avant la demi-finale.

ATS
...