Une trêve "à portée de main" à Gaza
Le Hamas s'est dit prêt vendredi à des négociations immédiates pour libérer des otages israéliens retenus à Gaza et mettre fin de la guerre, dans le cadre du plan de Donald Trump. Le président américain lui a répondu en appelant Israël à arrêter ses bombardements.

Le Hamas, dans sa réponse, ne mentionne toutefois pas la question-clé de son désarmement. Le président américain Donald Trump a néanmoins jugé que la milice islamite palestinienne "était prête pour une paix durable", après deux ans de guerre.
"Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité", a-t-il ajouté sur son réseau social Truth Social.
Cette déclaration a été jugée "encourageante" par le Hamas, qui s'est dit prêt à négocier immédiatement en vue de la libération des otages, de la fin de la guerre et du retrait israélien de Gaza.
Dans un bref message vidéo enregistré, Donald Trump a promis que "tout le monde sera traité de manière équitable". "Aujourd'hui est un grand jour. Nous allons voir comment cela va tourner. Il faut maintenant finaliser concrètement", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est dit "encouragé" par la réponse du mouvement islamiste palestinien. Le Qatar, l'un des pays médiateurs, a salué "l'accord" du Hamas au plan Trump et l'Egypte, également médiateur, a jugé cette réponse "positive".
Trêve "à portée de main"
La libération des otages et le cessez-le-feu sont "à portée de main", a affirmé le président français Emmanuel Macron.
Donald Trump avait peu avant donné au Hamas jusqu'à dimanche 18h00, heure de Washington, pour accepter sa proposition, que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dit soutenir.
"Si cet accord de la dernière chance n'est pas trouvé, l'enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas", avait-il déclaré, peu après une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait jugé "crucial" un arrêt des attaques israéliennes.
Dans sa réponse, le Hamas s'est dit prêt à libérer tous les otages vivants et à rendre les corps des otages décédés, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu'à des négociations immédiates sur les "détails" de ces libérations.
Il ne mentionne pas en revanche la question de son désarmement, réclamé avec force par Israël, ni de l'exil de ses combattants dans des pays tiers, deux points clés du plan américain.
"Vague" et "ambiguë"
Un haut responsable du mouvement, Mahmoud Mardawi, a qualifié de "vague" et "ambiguë" la proposition américaine et affirmé à l'AFP que "des négociations" étaient, par conséquent, nécessaires par l'intermédiaire des pays médiateurs, sans préciser sur quels points elles devaient porter.
Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Le Hamas a par ailleurs réaffirmé son accord pour confier la gestion de la bande de Gaza à une instance palestinienne composée de "technocrates" indépendants, précisant que les autres questions concernant l'avenir du territoire devraient être discutées dans un cadre palestinien "auquel le Hamas participera et contribuera de manière responsable".
Israël, qui a promis de détruire le Hamas, a toujours refusé tout rôle dans l'après-guerre pour le mouvement palestinien, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.
Lieux de mort
A quelques jours du deuxième anniversaire du début de la guerre, Donald Trump a présenté lundi son plan prévoyant un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus dans la bande de Gaza, le désarmement du Hamas et le retrait par étapes de l'armée israélienne. La proposition prévoit également la mise en place d'une autorité de transition chapeautée par Donald Trump et le déploiement d'une force internationale.
Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l'AFP que le mouvement "souhaitait amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion" de ses membres. Une autre source proche des négociations en cours à Doha avait fait état d'avis divergents au sein du mouvement.
Vendredi, des frappes israéliennes ont fait au moins 49 morts à Gaza, selon la défense civile du Hamas, dont 31 à Gaza-ville.
Israël a lancé le 16 septembre une offensive sur cette ville du nord du territoire, qu'elle présente comme le dernier bastion du Hamas, poussant des centaines de milliers de personnes à fuir vers le sud.
Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s'installer dans ce qu'elle qualifie de "zone humanitaire" à Al-Mawasi, sur la côte. Mais l'ONU a assuré qu'il n'existait pas de refuge sûr à Gaza, qualifiant de "lieux de mort" les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud.