Le Kosovo n'y croit pas trop
Le Kosovo accueille la Suisse mardi avec la certitude de participer aux barrages pour le Mondial. La qualification directe est jugée "impossible", mais les Dardanët veulent briller devant leur public.
Seulement trois points séparent les deux pays à la veille de cette ultime journée des qualifications, mais la différence de buts largement en faveur de la Suisse ne laisse que peu de place au doute. Les Kosovars doivent gagner par six buts d'écart pour déloger les hommes de Murat Yakin de la première place du groupe, et tout le monde s'accorde à dire qu'un tel scénario ne risque pas de se produire.
Franco Foda, le sélectionneur du Kosovo, n'a d'ailleurs pas nourri l'espoir d'un miracle lundi en conférence de presse. "La Suisse a été très solide depuis le début des éliminatoires. En étant réaliste, c'est impossible que nous les battions 6-0", a reconnu l'entraîneur allemand.
Ils n'encaissent plus de but
De l'eau a toutefois coulé sous les ponts depuis le match aller entre les deux nations à Bâle, où la Suisse n'avait eu besoin que d'une mi-temps pour terrasser son adversaire (4-0). Depuis, le Kosovo a obtenu autant de points que les Helvètes, tant face à la Suède (2 victoires) que contre la Slovénie (1 victoire, 1 nul), le tout sans encaisser le moindre but.
Ces excellents résultats ont largement surpris, compte tenu du fait que le Kosovo était, sur le papier, la sélection la moins forte du groupe. Après cinq matches, elle devance bel et bien - et largement - la Suède et ses attaquants qui valent des millions.
Mais tout cela ne suffit pas aux Dardanët, aussi épatants qu'ambitieux. "L'équipe a réalisé de grandes performances des derniers temps, mais il n'y a encore rien à fêter. Si nous nous qualifions à l'issue des barrages, alors nous pourrons fêter", a déclaré Franco Foda.
Proche d'un grand tournoi
Pour rappel, le pays des Balkans n'a rejoint l'UEFA et la FIFA qu'en 2016, huit ans après avoir proclamé son indépendance. Il a ensuite très vite progressé dans la hiérarchie mondiale, passant de la 165e à la 84e place du classement FIFA.
En 2020, sous la houlette du Neuchâtelois Bernard Challandes, les Kosovars étaient passés proches de se qualifier pour l'Euro 2021 (défaite au 1er tour des barrages). Ils ont encore passé un cap depuis l'arrivée de Franco Foda en février 2024 en parvenant à grimper jusqu'en ligue B de la Ligue des nations - l'échelon où évoluera la Suisse lors de la prochaine édition.
Toujours plus séduisante pour les binationaux, à l'image d'Albian Hadjari et Leon Avdullahu, les deux espoirs qui ont tourné le dos à la Suisse cet automne, la sélection kosovare se rapproche de la cour des grands. Elle pourra légitimement viser une participation à l'Euro 2028, même en cas d'échec sur la route du Mondial nord-américain.
Ecrire l'histoire du Kosovo
Mais avant de voir trop loin, les Kosovars veulent prendre leur revanche sur l'équipe de Suisse. Même une courte victoire serait hautement symbolique pour ces supporters qui ont toujours considéré Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri comme faisant partie des leurs.
"C'est un sentiment très particulier d'affronter la Suisse", a avoué Albian Hajdari lundi devant la presse. "Cela aurait été mieux si ça avait été une vraie finale, mais nous voulons quand même remporter les trois points. Nous avons déjà écrit une page de notre histoire en atteignant les barrages, nous voulons en ajouter une autre en battant la Suisse."





