Les bédéistes se réunissent pour (oser) parler argent
Des artistes se retrouvent ce samedi à Fribourg pour évoquer leur rémunération. Entretien avec Camille Vallotton, illustratrice de BD.
Ce samedi, l'Association professionnelle des autrices et auteurs de bande dessinée suisses (SCAA) consacre sa journée à l'argent. Un sujet délicat pour les auteurs-dessinateurs, qui veulent faire tomber un tabou dans les milieux culturels.
"Il y a beaucoup de nouveaux soutiens pour la BD, c'est important d'en parler. Le but est de valoriser notre métier, aussi financièrement", se réjouit Camille Vallotton, auteure-dessinatrice de BD et membre du comité de la SCAA.
Depuis 2020, Pro Helvetia a créé une bourse spécialement pour la bande dessinée. "La BD a longtemps été considérée comme un art "bâtard", mi-dessin, mi-littérature. Cette bourse, c'est une reconnaissance que la BD, c'est un art, un medium à part entière."
Un soutien grandissant
Camille Vallotton sent déjà un élan plus fort qu'auparavant. "On a de plus en plus de soutien, les villes répondent présentes lorsqu'on leur demande de l'aide pour la création d'ouvrages."
Malgré des progrès, se professionnaliser dans le monde de la BD en Suisse reste compliqué. "Dans les milieux artistiques, ce sont les réseaux qui font beaucoup. Partir de rien et devenir autodidacte, c'est quasiment impossible", poursuit l'artiste.
Peu d'auteurs en Suisse peuvent ainsi se contenter de la BD comme unique source de revenus. "Dans le meilleur des cas, on peut arriver à ma situation, c'est-à-dire jongler entre la pratique de la bande dessinée et des commandes d'illustrations. Mais j'ai aussi eu des petits jobs alimentaires, juste pour tourner et pouvoir me nourrir", raconte l'autrice.
Le temps que nécessite la création d'une BD prend généralement minimum une année. "C'est difficile à quantifier en termes de travail, et ça prend autant de temps souvent parce qu'on a dû faire appel à une activité accessoire à côté de cela pour survivre.
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