Le rapporteur suisse de l'ONU veut l'arrêt de la GHF

Le rapporteur de l’ONU Nicolas Levrat et 30 experts demandent le démantèlement de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).

Des aides de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) ont été stockées fin juillet à Kerem Shalom, lors d’une visite médiatique organisée par l’armée israélienne. © KEYSTONE

Le rapporteur spécial de l'ONU sur les minorités, le Fribourgeois Nicolas Levrat, et plus de 30 de ses collègues experts indépendants demandent le démantèlement de la controversée Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Mardi à Genève, ils ont parlé d'un "besoin urgent d'une surveillance internationale robuste".

Dans une déclaration commune, les experts indépendants, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU, dénoncent dans la GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis, une exploitation "totalement perturbante" de l'aide pour des raisons militaires et politiques. Ils ciblent une normalisation de l'impunité et des violations du droit international.

"Dans ce cas, nous laissons un État accusé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité être en charge de nourrir la population affectée par le génocide", ajoutent-ils. Plus de 1300 personnes ont été tuées et plus de 4000 blessées en venant chercher de la nourriture depuis la reprise du contrôle de l'aide humanitaire par l'État hébreu.

860 personnes tuées près des sites de la GHF

Parmi elles, près de 860 se trouvaient près des quelques sites pilotés par la GHF depuis un peu plus de deux mois. La fondation affirme que ses distributions fonctionnent et revendique près de 1,8 million de repas distribués pour la seule journée de lundi, appelant régulièrement l'ONU à collaborer avec elle.

Mais les organisations humanitaires rejettent ce scénario, accusant l'entité de ne pas suivre les principes humanitaires. "La crédibilité et l'efficacité de l'assistance humanitaire doivent être rétablies en démantelant la GHF", insistent les experts onusiens. Les responsabilités des représentants de celle-ci doivent être établies, ajoutent-ils.

ATS
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