Les défis de l'apprentissage en 2023

Comment le recrutement a-t-il évolué? Quels métiers attirent aujourd'hui? Le point sur la situation à l'occasion du forum "Start!".

Tous les types de filières étaient présents ce mercredi à Forum Fribourg. Dans l'optique d'éveiller la curiosité des jeunes, les acteurs ont mis en place des activités. © Frapp
Tous les types de filières étaient présents ce mercredi à Forum Fribourg. Dans l'optique d'éveiller la curiosité des jeunes, les acteurs ont mis en place des activités. © Frapp
Tous les types de filières étaient présents ce mercredi à Forum Fribourg. Dans l'optique d'éveiller la curiosité des jeunes, les acteurs ont mis en place des activités. © Frapp
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Tous les types de filières étaient présents ce mercredi à Forum Fribourg. Dans l'optique d'éveiller la curiosité des jeunes, les acteurs ont mis en place des activités. © Frapp
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Le recrutement des apprentis a subi de nombreuses évolutions ces dernières années. Si les attentes sont parfois élevées, la baisse du nombre de postulations pousse parfois les patrons d'entreprises à modérer leurs exigences, ou du moins à les remettre en question.

En 2022, un peu mois de 2800 nouveaux contrats ont été signés dans le canton, soit à peine 14 de moins que l'année précédente. Une stabilité dont le Canton se félicite. Mais du côté des chefs d'entreprise, tout n'est pas toujours tout rose.

"On a beaucoup moins de postulations ces deux dernières années que ce qu'on a pu avoir par le passé", constate Laurent Remy, responsable de la formation professionnelle pour le Groupe Micarna. "On pensait l'an passé que c'était dû au Covid, mais c'est une raison qui est déjà moins valable aujourd'hui."

Au forum "Start", le groupe Migros, dont fait partie Micarna, était présent pour se présenter auprès des jeunes.

L'importance de l'image

En dehors des dernières répercussions de la pandémie, le groupe agroalimentaire explique également cette baisse par la nature de l'entreprise. "Ce n'est pas une branche qui est très sexy pour les jeunes actuellement", concède Laurent Remy. "On fait partie d'un grand groupe, Migros, qui est très actif sur les réseaux sociaux. Mais est-ce que cette activité est positive pour nous, ça reste encore à voir."

Généralement, c'est plus compliqué pour les métiers du second-œuvre, voire certains métiers de l'artisanat.

Ce n'est pas un secret, certains métiers ont plus de succès que d'autres auprès des jeunes. Pour ceux-ci, les places d'apprentissages à disposition sont pourvues en quelques semaines seulement. "Ce sont les métiers techniques, notamment de l'informatique qui ont le plus de succès", pointe Christophe Nydegger, chef du Service de la formation professionnelle du canton de Fribourg.

D'autre part, certains métiers ont de la peine à se vendre. "Généralement, c'est plus compliqué pour les métiers du second-œuvre, voire certains métiers de l'artisanat", poursuit le spécialiste de la formation. "Là, il peut arriver qu'à la fin de l'année scolaire, il reste encore quelques places de libre."

En tant que grande entreprise, Micarna n'échappe pas à la règle. Les formations que propose le groupe agroalimentaire rencontrent un succès inéquitable. "Logisticien est très à la mode aujourd'hui", souligne Laurent Remy. "Par contre, j'aimerais engager deux apprentis électriciens par an, et je n'ai aucune postulation. Déjà que les entreprises spécialisées dans le domaine peinent à trouver des apprentis, c'est d'autant plus dur pour nous qui arrivons en second."

Faire connaître la filière

Dans le canton de Fribourg, bien que l'engouement autour de la formation professionnelle diminue, les chiffres restent stables. "C'est toujours un combat d'expliquer ce qu'est la formation professionnelle et à quoi elle peut aboutir", déplore Christophe Nydegger.

On assiste du côté des parents à une volonté que leurs enfants fassent plutôt des études.

Ainsi, le problème viendrait également de la méconnaissance à l'égard de l'apprentissage. "On assiste du côté des parents à une volonté que leurs enfants fassent plutôt des études. On sait que si les deux parents sont universitaires, la formation professionnelle est moins connue. D'autre part, si les deux parents sont originaires de pays qui ne connaissent pas la formation professionnelle, la voie des études semble pour eux la plus normale."

L'importance du dossier de postulation

Dans un monde qui s'est numérisé, quelle place les recruteurs accordent-ils à la lettre de motivation? "Peut-être qu'on est vieux jeu, mais on y attache encore de l'importance." Voilà qui pourrait expliquer un certain décalage entre les attentes des patrons et celles des postulants, selon Laurent Remy. "Je ne crois pas que le jeune se rende compte actuellement de l'importance de ce dossier de postulation."

Mais d'après lui, il serait faux de mettre la faute uniquement du côté des jeunes. Là encore, le représentant de Micarna questionne cette façon de faire des entreprises. "Par rapport à l'agroalimentaire, est-ce que c'est nécessaire que le dossier de postulation d'un jeune pour un métier de production soit complet? On doit nous interroger également."

En général, on tend de plus en plus à accorder de l'importance aux softskills, c'est-à-dire les compétences de société, plutôt qu'aux notes par exemple. "La lettre de motivation a malgré tout toujours un rôle important à jouer", nuance Christophe Nydegger. "C'est la porte d'entrée, ce qui va déclencher soit un entretien, soit un stage ou peut-être des discussions pour un contrat." En somme, pour un dossier de postulation, "il vaut mieux mettre trop que pas assez", conclut Laurent Remy.

Parler aux jeunes

C'est l'objectif du forum des métiers "Start!", qui se tient à Forum Fribourg jusqu'à dimanche. "Il s'agit du seul endroit où les jeunes peuvent avoir un aperçu de plus de 200 métiers", appuie Christophe Nydegger. "Les hautes écoles sont également présentes, ce qui permet de voir les différentes formations possibles après un apprentissage."

"J'ai beaucoup d'espoir avec ce forum, je pense combler les dernières places de formations encore ouvertes", s'enthousiasme Laurent Remy. "Chaque deux ans, on voit une augmentation du nombre de postulations après le forum des métiers".

Frapp - Rémi Alt
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