Le Saint-Bernard, une vocation dès la naissance

Sept chiots sont nés il y a un mois à la Fondation Barry à Martigny (VS). Une fois sevrés, ils seront vendus à des familles ou entameront des visites sociales.

Les sept chiots Saint-Bernard, nés il y a un mois, dorment beaucoup, jouent et mangent dans le parc de la Fondation Barry. © KEYSTONE
Les sept chiots Saint-Bernard, nés il y a un mois, dorment beaucoup, jouent et mangent dans le parc de la Fondation Barry. © KEYSTONE
Les sept chiots Saint-Bernard, nés il y a un mois, dorment beaucoup, jouent et mangent dans le parc de la Fondation Barry. © KEYSTONE
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Les sept boules de poils - cinq femelles et deux mâles - gambadent à l'assaut de la pelouse du chenil de la fondation, sautillent de curiosité et parfois s'encoublent. Leur mère Edène, dont c'est la première portée, n'est jamais loin, prête à les nourrir. "Les petits dorment beaucoup, jouent et mangent. Voilà le programme de la journée", explique Manuel Gaillard, responsable cynologie à la Fondation Barry.

En moyenne, chaque année, 20 à 25 chiots de quatre ou cinq portées y voient le jour et sont élevés avec pédigrée. Certains resteront à la fondation pour poursuivre l'élevage. La plupart seront placés dans des familles triées sur le volet. Les petits d’Edène seront présentés au public à Martigny à la mi-septembre.

Trop lourd

Longtemps utilisé pour accompagner les voyageurs et surtout pour retrouver et sauver ceux qui s'étaient perdus dans la neige et le brouillard, le Saint-Bernard, tonnelet en bois au cou, est assimilé dans l'imaginaire collectif à un chien de sauvetage. En réalité, cela fait bien longtemps qu'il n'est plus engagé.

A l'époque, les chiens intervenaient autour de l'hospice du Grand-Saint-Bernard, où ils vivaient et servaient aussi à soutenir les activités humaines liées au transport. Mais "avec l'utilisation des hélicoptères, les secours lui ont préféré des races plus légères", explique Manuel Gaillard.

"Le Saint-Bernard n'a plus été utilisé en raison de sa taille et de son poids" qui peut aller jusqu'à 80-85 kilos, confirme Fabien Marmy, président du goupement des chiens d'avalanche du Valais romand. Il faut pouvoir porter le chien à bout de bras pour le mettre dans l'hélicoptère par exemple, ajoute-t-il. Il s'agit aussi d'une question de place dans l'habitacle. Labrador, berger allemand, berger australien ou encore golden pèsent en moyenne moins de 35 kilos et sont "particulièrement endurants".

Une nouvelle mission

La Société suisse des chiens de recherche et de sauvetage (REDOG), qui forme des maîtres et leurs chiens à retrouver des victimes dans les décombres liées à des catastrophes, comme les séismes ou les explosions, compte un Saint-Bernard parmi les chiens formés. Resté plutôt petit, celui-ci fait du pistage. Un travail qui lui permet d'aller à son rythme, explique Denise Affolter, présidente du groupe régional Valais.

"Aujourd'hui, le Saint-Bernard n'est pas adopté pour ses capacités de chien d'avalanche ou de recherches, mais pour sa stabilité mentale, son côté sociable et ouvert", poursuit-elle. Des qualités qui se prêtent en revanche volontiers à des visites sociales.

Depuis 2007, les chiens de la Fondation Barry sont d'ailleurs formés pour interagir avec des personnes handicapées ou des personnes âgées dans toute la Suisse mais aussi pour des activités pédagogiques ou thérapeutiques. "C'est leur nouvelle mission chez nous et ça a un succès énorme", conclut Manuel Gaillard.

ATS
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