"Le virus a permis de casser les barrières entre métiers"
Cette semaine, RadioFr. consacre une série aux professions de l’Hôpital fribourgeois révélées par le coronavirus.
Thomas Grobéty est physiothérapeute en médecine interne et aux soins intensifs. Il s'assure du bon fonctionnement physique des patients, dont certains sont parfois alités pendant des semaines, voire inconscients durant plusieurs jours.
Apprendre à respirer, à tousser, à déglutir...
"Sur dix jours, les malades perdent environ 20% de leur masse musculaire, et encore plus en termes d'autonomie", explique-t-il. "Mon travail est de restaurer cette autonomie pour assurer un retour à la maison le plus rapide possible." Jusqu'ici, la routine. Mais la sonde à intubation a quelque peu changé les habitudes du physiothérapeute. "On apprend aux patients à respirer et à tousser de manière efficace. On se concentre aussi sur la déglutition, pour leur permettre de manger et de boire correctement."
La contamination? Le risque zéro n'existe pas
Exposé aux goutelettes, vecteurs de transmission du Covid-19, le soignant a-t-il eu peur d'être contaminé? "On est très bien protégés, on a du matériel adapté, on se désinfecte les mains très régulièrement." Il n'exclut pas le risque zéro pour autant. "En pratiquant la physiothérapie respiratoire, c'est possible que certains physiothérapeutes aient attrapé le virus à cause de ça."
Davantage de dialogue entre collègues
Il souligne aussi la logistique chamboulée de l'hôpital. "Depuis le début de la pandémie, notre charge de travail est beaucoup plus conséquente. On travaille jusqu'à 21h, week-end compris. Nos horaires se rapprochent de ceux des infirmiers." Malgré une certaine pénibilité, Thomas Grobéty retient un point positif de cette période de pandémie. "Il y a beaucoup plus de dialogue entre médecins, physios et infirmiers. Globalement, la qualité de prise en charge du patient s'est améliorée."
L'interview complète de Thomas Grobéty:
