Une campagne de sensibilisation au travail des cantonniers
L'Etat de Fribourg veut sensibiliser à la sécurité du personnel au bord des routes. Une journée portes ouvertes est notamment prévue.
"C’est la vie des personnes qui sont au bord des routes qui est en jeu. Pour une petite seconde d’inattention, ça pourrait vraiment être grave", lâche Meryl Pittet, l’une des deux cantonnières du canton de Fribourg. En poste depuis quatre ans, la jeune femme raconte qu’elle et ses collègues expérimentent chaque jour des situations dangereuses. "De quoi avoir le cœur qui s'arrête quelques instants. Il faut ensuite quelques secondes pour se remettre de nos émotions." Certains conducteurs forcent le passage, les frôlent à toute allure ou même parfois les heurtent avec le rétroviseur, sans s’arrêter.
L'Etat de Fribourg a lancé mardi une campagne pour sensibiliser au travail essentiel et parfois dangereux des deux femmes et 95 hommes en orange qui œuvrent aux bords des routes fribourgeoises. Et souvent, ils sont surpris par des conducteurs qui n’adaptent pas leur vitesse ou qui bidouillent leur téléphone au volant. Les accidents sont rares. Pourtant, l'an dernier, en juin, un accident s'est produit sur l'autoroute entre Guin et Flamatt. Un automobiliste est entré en collision avec la camionnette de cantonniers, parquée sur la bande d'arrêt d'urgence. "Heureusement, nous avons eu peu d’accident jusqu’à maintenant. Mais on relève beaucoup de "presque-accident". Et c’est la principale cause de stress des collaborateurs ", relève André Magnin, ingénieur cantonal et chef du Service des ponts et chaussées.
Dans le cadre de la campagne de prévention, des panneaux à l'effigie de cantonniers en super héros de BD seront installés à différents endroits du sud du canton dès la mi-juin. La campagne se concentrera sur d'autres régions dans les prochaines années. Pour faire mieux connaître le métier, les cantonniers organisent pour la première fois une journée portes ouvertes. Le centre d'entretien routier à Vaulruz accueillera le public le 17 juin, de 9h à 15h.
Mais comme parfois la prévention ne suffit pas, un volet répressif pourrait être mis en place en collaboration avec la police. "Il y a toujours quelques personnes qui sont résistantes à toute prévention", note le conseiller d’Etat Jean-François Steiert. "Des gens qui passent au feu rouge sur un chantier où il n’y a qu’une voie, ils mettent la vie des autres automobilistes en danger, mais aussi celle des personnes qui travaillent sur place. Là, c’est l’aspect répressif qui doit être mobilisé".
La campagne de prévention coûte 70'000 francs pour 2023, dont 50'000 francs sont financés par l’Office de la circulation et de la navigation qui est en charge aussi d’une partie de prévention sur les routes fribourgeoises.
