Les "confidences" de Godel ne plaisent pas au Conseil d'Etat
Le gouvernement fribourgeois dit se distancier du livre retraçant le mandat de l'ancien grand argentier Georges Godel.

Paru au début du mois, "Secrets et confidences d’un président" se base sur une série d’entretiens réalisés entre 2018 et 2021 avec l'ancien ministre Georges Godel, alors directeur des Finances. Le projet a été réalisé dans le plus grand secret avec le journaliste Jean-Marc Angéloz. Le Conseil d'Etat fribourgeois a pris position sur la publication de cette biographie de 384 pages.
L'exécutif cantonal "est interpellé et déçu par le contenu de ce recueil", indique-t-il mercredi dans un communiqué. "Il se distancie de cet ouvrage qui relate des éléments détaillés de son activité." Le compte rendu de 44 entretiens plonge notamment le lecteur dans le bras de fer avec la direction de l’Hôpital fribourgeois ou encore la réorganisation du Service des ponts et chaussées et la saga autour de la réforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat. L’ex-ministre y égratigne certaines personnalités, comme son ancienne collègue, la verte Marie Garnier. "Elle avait une manière machiavélique de faire avancer ses idées", peut-on lire.
"J'assume"
"Le Conseil d’Etat relève que le fait de répondre favorablement à un journaliste afin de participer à la rédaction d’un ouvrage visant à partager le vécu et l’expérience d’un magistrat avec le public n’est, en soi, pas répréhensible. L’exercice est toutefois porteur de risques que certaines informations confidentielles soient dévoilées à la suite des échanges", insiste le gouvernement.
Les élus affirment ne pas avoir été mis au courant du projet. La chancelière d’Etat Danielle Gagnaux-Morel avait été consultée par l’ancien directeur des Finances avant le début des entretiens. Elle avait attiré l’attention sur les risques d’une telle démarche, sans être impliquée par la suite.
"Je savais que je prenais des risques, j'assume", répond Georges Godel, contacté par téléphone. Pour rappel, le centriste a quitté définitivement l'exécutif cantonal en décembre, après trois législatures passées au Conseil d'Etat.
Écouter aussi La Cafète: