Les conseillers d'orientation fribourgeois sont surchargés

Avec une augmentation du nombre d'élèves suivis de 30% en 20 ans, les conseillers aimeraient plus de temps pour faire leur travail.

Comme pour Ivana et Gabin, les entretiens avec les conseillers d'orientation sont primordiaux pour les jeunes. © RadioFr

Contrairement aux enseignants, les postes en conseil d'orientation sont considérés comme administratifs. Leur nombre n’augmente pas, même si les effectifs des élèves bondissent. En cette fin d’année scolaire, ces professionnels se disent débordés. En cause: le nombre d’élèves qu’ils accompagnent a augmenté de 30% en 20 ans dans notre canton.

Au début des années 2000, un conseiller en orientation exerçant à plein temps accompagnait environ 600 jeunes, contre 800 aujourd’hui. "Pour arriver à suivre chaque jeune et à leur consacrer suffisamment de temps, on est obligés de renoncer à certaines activités", assure Frédéric Aebischer, responsable des conseillers en orientation du canton et lui-même en poste au CO de la Veveyse à Châtel-Saint-Denis. Conséquence: il passe un peu moins souvent dans les classes de 9H, 10H et 11H, pour préparer les élèves à leur choix professionnel. Il a aussi moins de temps pour tisser des liens avec les acteurs économiques.

Des élèves sous pression

"En tant que conseiller dans la région, il est important de nouer un lien avec les entreprises. Mais aujourd'hui, par manque de temps, cela n'est plus possible de le faire, relève également le conseiller d'orientation à Châtel-Saint-Denis. A l'époque, on pouvait prendre contact avec les sociétés pour savoir quels étaient leurs besoins, si elles désiraient prendre des apprentis. Après un stage, on pouvait leur passer un coup de fil pour savoir comment cela s'était passé. Maintenant, on ne peut clairement plus le faire."

Ce phénomène a des répercussions concrètes sur le suivi des élèves. Des élèves qui sont également de plus en plus stressés. "On leur met beaucoup de pression. On aimerait avoir plus de temps pour parler avec les jeunes, surtout ceux qui ont des difficultés, pour trouver des solutions, en voyant à quel niveau ils sont bloqués et en tentant de résoudre leurs problèmes en profondeur", reprend Frédéric Aebischer.

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Le gouvernement fribourgeois, lui, n'envisage pas de créer plus de postes de conseillers en orientation. Mais il assure qu’il surveille de près le nombre d’élèves que les conseillers d’orientation doivent accompagner, pour ne pas qu’il augmente encore. "On est à la limite", reconnaît le directeur de l’instruction publique, Jean-Pierre Siggen. "On cherche en même temps des façons d’améliorer l’orientation sans devoir augmenter le nombre de postes en misant sur d'autres canaux, comme le numérique, la mise à disposition d’informations sur les différents cursus et les métiers via des sites Internet ou des vidéos sur Youtube par exemple."

Au mois de mai dernier par exemple, le Service de l’orientation professionnelle et de la formation des adultes a enregistré et diffusé les présentations des métiers d'une soixantaine de professionnels sous la forme de vidéos.

RadioFr. - Maëlle Robert / vr
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