Les consommateurs suisses ont le moral dans les chaussettes
Le climat de consommation est morose en Suisse alors que l'économie se porte pourtant bien actuellement. Comment interpréter ce paradoxe ? Entretien avec un professeur fribourgeois de marketing

Jamais les Suisses n'ont été aussi pessimistes quant à leur situation financière personnelle. C'est ce que montre des chiffres du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), publiés ce mardi.
Le climat de consommation s'est encore dégradé le mois dernier en Suisse. Le moral des consommateurs helvétiques a plongé en juillet. Ces derniers s'attendent à une années 2022 compliquée d'un point de vue économique. Le baromètre compilé par le SECO est même passé sous le seuil enregistré au début de la pandémie de coronavirus.
"L'évaluation de la situation économique personnelle n'a jamais été aussi pessimiste et la propension aux grandes acquisitions reste fortement inférieure à la moyenne", ont averti les économistes fédéraux.
Pourtant, la situation économique est plutôt bonne actuellement en Suisse avec notamment le plus faible taux de chômage enregistré ces 20 dernières années et une croissance attendue de 2,6% pour 2022. Il y a une disparité entre la réalité et la perception qu'on les gens de celle-ci, note Etienne Rumo, professeur de marketing à la Haute école de gestion de Fribourg. "Psychologiquement, quand on entend notamment que les taux d'intérêt augmentent, c'est un frein à la consommation car on imagine que les loyers peuvent augmenter."
Côté positif, les personnes interrogées dans l'étude du SECO s'attendent à ce que la situation sur le marché du travail reste favorable cette année.