Les Français dans la rue contre la réforme des retraites

Les syndicats donnent jeudi le coup d'envoi d'une mobilisation qu'ils espèrent assez "puissante" pour faire reculer le gouvernement.

Les syndicats sont aujourd'hui unis contre la réforme des retraites, un serpent de mer qu'avait déjà tenté d'attaquer Nicolas Sarkozy en 2010 (notre photo). © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON

Plus de 200 points de rassemblement sont prévus en France, les autorités attendant 550'000 à 750'000 manifestants, dont 50'000 à 80'000 à Paris.

Le cortège parisien s'ébranlera à 14h00 de la place de la République, direction Nation, derrière les représentants des huit principaux syndicats, un front uni inédit depuis 12 ans. De nombreux élus de gauche ont annoncé leur participation.

Plus de 10'000 policiers et gendarmes seront à pied d'oeuvre, dont 3500 à Paris, où le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dit redouter l'afflux d'un "petit millier de personnes" susceptibles d'en découdre.

"Il faut que les mobilisations soient suffisamment puissantes pour que ce projet soit revu de fond en comble", a déclaré le N.1 de la CGT Philippe Martinez qui espérait la semaine dernière au moins un million de manifestants pour dire non au recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.

"Il faut faire une première démonstration de force" et que "cela se passe le plus pacifiquement possible", a abondé mercredi son homologue de la CFDT, Laurent Berger.

70% de grévistes dans le premier degré

Ecoles fermées, trains au compte-goutte: plusieurs services publics sont fortement perturbés, à tel point que le ministre des Transports Clément Beaune a appelé les Français à décaler leurs déplacements ou télétravailler s'ils le peuvent.

La SNCF prévoit une circulation "très fortement perturbée" avec un TGV sur trois, voire un sur cinq selon les lignes, et à peine un TER sur dix en moyenne. Le métro parisien sera réduit à l'essentiel.

Le ciel n'est pas épargné, avec 20% des vols qui devraient être annulés à Orly.

Raffineries et dépôts pétroliers sont appelés à cesser leurs activités pendant 24 heures, mais sans pénurie pour l'heure.

Le mouvement s'annonce très suivi dans les écoles, avec 70% d'enseignants grévistes dans le premier degré. Dans le secondaire, de nombreux professeurs seront absents, et des blocus de lycées sont attendus.

Cette première journée a valeur de test pour l'exécutif comme pour les syndicats, qui se retrouveront dans la soirée pour décider d'une nouvelle date - le 26 février est sur la table.

ATS
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