Fribourg accueille les Hivernales de la cause animale

Pour l'égalité animale propose un programme pour questionner notre rapport aux animaux. Interview de Kevin Sanders, membre de l'association.

Les antispécistes veulent la fin de toute forme d'exploitation des animaux. © Pexels

Qui est derrière Les Hivernales de la cause animale?

L'association Pour l'égalité animale (PEA) est active en Suisse romande depuis 2014. Elle vise l'abolition de l'exploitation des animaux sous toutes ses formes. Elle propose des actions, des stands, de la documentation autour de la question. Le groupe PEA Fribourg a décidé d'organiser cette année une série d'activités pour interroger notre cohabitation avec les animaux. Ces individus ont des intérêts à vivre, à faire des choix, à rester dans les groupes dans lesquels ils peuvent développer des liens forts.

A quoi le public pourra-t-il assister durant ces Hivernales, par exemple?

Ce jeudi soir, il y aura par exemple une projection de "La Boucherie éthique" au Nouveau Monde. C'est un documentaire fictif qui parle de la consommation de viande par le prélèvement des parties d'animaux, sans les tuer. Tant qu'ils restent vivants, ça reste éthique. Un autre exemple, on accueillera le 25 février deux anciens éleveurs qui parleront de leur reconversion professionnelle dans la boulangerie végétale.

Le spécisme est une notion encore méconnue du public. Comment la définir?

Le spécisme est une discrimination basée sur le critère de l'espèce. Ce type d'oppression reprend des schémas similaires au sexisme ou au racisme, même si les conséquences sont différentes. L'antispécisme est la position inverse: elle consiste à affirmer que le critère de l'espèce n'est pas pertinent pour justifier une discrimination. Il existe aujourd'hui une forme de suprémacisme humain sur les animaux qui doit être déconstruite. L'antispécisme permet de combattre cette inégalité.

Qu'espérez-vous que le public retienne de ces Hivernales?

Les activités s'adressent à tout le monde. On pense que les personnes qui ne sont pas sensibilisées à notre cause peuvent entendre ce message. On veut aussi aller au-delà des apparences. Les antispécistes ne sont pas déconnectés de la réalité. Au contraire, on observe une certaine rigueur scientifique et intellectuelle sur la question animale.

Les actions choc, c'est fini?

Les Hivernales ont pour but de créer un dialogue plus constructif, plus audible, mais ça ne signifie pas que le discours derrière n'est pas radical. Je n'ai pas l'impression que ce projet soit incompatible avec des actions plus frontales, même si PEA ne fait pas de désobéissance civile.

L'an dernier, la population suisse a refusé à près de 63% l'interdiction de l'élevage intensif. Le message antispéciste semble avoir du mal à passer...

Ces questions sont très émotionnelles, elles sont aussi délicates politiquement car elles touchent aux fondations sociales bien en place. Pouvoir parler de ce sujet dérange, ça rend les gens peut-être plus réfractaires à l'idée du changement. Pourtant, j'observe que le débat public progresse. La thématique est de plus en plus abordée dans des sphères différentes, elle est sur un chemin d'évolution morale, politique et sociale. En ce qui concerne le résultat de la votation, certaines personnes y voient une réussite. Il y a quelques années, on n'aurait jamais espéré 40% des scrutins en faveur d'un tel changement. Plus d'informations sur les Hivernales de la cause animale.

Frapp - Alexia Nichele
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