Les maçons dans les rues à Fribourg et en Suisse romande
Après Berne et le Tessin, la grève des maçons se poursuit en Suisse romande lundi et mardi.
À Fribourg, la manifestation a commencé lundi matin au Marly Innovation Center. Environ 250 grévistes s'y sont réunis, soit environ un tiers des maçons du canton de Fribourg, pour militer pour le renouvellement de la Convention nationale du Gros œuvre (CN) et la CCT complémentaire fribourgeoise.
Elle est actuellement en négociation avec la Société suisse des entrepreneurs. Parmi les points de désaccord et les revendications figurent notamment le refus d’une semaine de travail de 50 heures et la demande d’une pause matinale payée. Guilherme Domingues, ancien maçon et syndicaliste chez Unia, défend ses collègues face aux employeurs qu’il accuse de vouloir augmenter leurs profits au détriment des conditions de travail et des salaires décents des maçons.
Il n'y a pas de manque de travail dans la branche, mais un manque de main d'oeuvre. "Les entrepreneurs se plaignenet que personne ne veut travailler sur les chantiers tout en dégradant nos conditions de tarvail, allez chercher la logique", déclare dans le communiqué de l'Unia Jorge Csal, maçon à Fribourg
En fin de matinée, la mobilisation s'est déplacée de Marly à l'Escale à Givisiez, puis, en début d'après-midi, les grévistes se sont rendus à Courtepin au siège de la Fédération Fribourgeoise des Entrepreneurs (FFE), "afin de faire entendre leurs voix", souligne un communiqué des syndicats Unia et Syna.
Des améliorations à tout prix
Les travailleurs du secteur formulent plusieurs revendications: le paiement intégral du temps de déplacement jusqu’au chantier, une pause matinale payée, des journées plus courtes et la garantie de la compensation du renchérissement pour préserver leur pouvoir d’achat.
Malgré la pénurie de main-d’œuvre reconnue dans la branche, la Société suisse des entrepreneurs bloque toute amélioration des horaires et réclame au contraire des journées plus longues pour des salaires moindres, affirme l'Unia.
Des horaires décents sont pourtant essentiels pour résoudre le conflit actuel dans la construction, selon le syndicat. Des journées trop longues rendent la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale difficile: un maçon qualifié sur deux quitte le métier, et un sur dix abandonne dès les cinq premières années après l’apprentissage.
Dans le reste de la Suisse romande
Après les premières grandes mobilisations du 20 octobre au Tessin et du 31 octobre à Berne, près de 7000 maçons ont défilé à Lausanne, Genève, La Chaux-de-Fonds et Fribourg.
À Genève, les travailleurs ont brièvement occupé le pont du Mont-Blanc pour rappeler que sans eux, cet ouvrage n’existerait pas. À Lausanne et à La Chaux-de-Fonds, ils ont également manifesté en nombre. Les maçons valaisans ont rejoint le cortège lausannois, tandis que ceux du Jura et du Jura bernois se sont rendus à La Chaux-de-Fonds, rapporte le syndicat.
Et la mobilisation continue: demain, les travailleurs de toute la Suisse romande se retrouveront à Lausanne, place de la Navigation, pour une nouvelle journée de protestation. Le rassemblement est prévu dans la matinée, suivi d’un défilé dès 13h30 dans les rues de la capitale vaudoise.


