Les maçons veulent être mieux protégés

Les maçons veulent être mieux protégés et ne plus être "volés" lors de déplacements ou en cas d'intempéries. Leurs revendications seront portées par les syndicats Syna et Unia, alors que les négociations dans la construction se sont ouvertes mardi.

Un maçon sur deux quitte tôt ou tard le métier et change de branche, constatent les syndicats, qui considèrent que le métier doit bénéficier de conditions plus attrayantes (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY

La convention nationale (CN) qui règle les conditions de travail minimales expire à la fin de l'année, a rappelé mardi dans un communiqué le responsable des négociations du secteur de la construction d’Unia. Sans cette convention, plus de salaire minimum, ni de 13e salaire, la semaine grimperait à 50 heures et aucune protection contre le licenciement en cas de maladie ne serait prévue, a relevé Nico Lutz.

Il s'agit mardi de la première des sept rondes de négociations entre la Société suisse des entrepreneurs (SSE) et les syndicats, qui vont s’étendre de février à novembre.

La SSE prend acte des demandes syndicales sans les commenter publiquement. Pour la SSE, les négociations ont lieu à la table de négociation, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Meilleures protections demandées

En amont des négociations, les travailleurs de la construction ont défini leurs revendications. Plus de 17'500 d'entre eux ont participé à un large vote sur les chantiers l'automne dernier. Ils réclament une meilleure protection contre les licenciements.

Les maçons demandent aussi une meilleure protection en cas d'intempéries. Ils ne veulent plus subir de réduction de salaire due au mauvais temps, ni rattraper les heures perdues. Ils ne doivent plus assumer seuls le risque. L'interruption des travaux doit être régie par des critères clairs.

Dans le même ordre d'idée, les travailleurs du bâtiment exigent que le temps de déplacement de l'entreprise au chantier soit à l'avenir "intégralement payé". "Une demi-heure par jour n'est pas rétribuée, rappellent les syndicats, qui jugent la pratique illégale.

Pas assez attrayant

Les ouvriers exigent également des journées de travail moins longues, des pauses payées et davantage de vacances. Ils considèrent ces mesures comme essentielles pour contrer "la pression croissante des délais et du temps". Enfin, davantage de toilettes doivent être installées sur les chantiers.

Un maçon sur deux quitte tôt ou tard le métier et change de branche, constatent les syndicats, qui considèrent que la profession doit bénéficier de conditions plus attrayantes. Car elle fait face à une pénurie de personnel qualifié "à tous les niveaux": apprentis, ouvriers, cadres, chefs d'équipe, chefs de chantier, contremaîtres.

SSE: salaires parmi les plus hauts en Europe

Les salaires dans le secteur principal de la construction sont parmi les plus hauts de l’artisanat au niveau européen, et la branche fait partie des employeurs les plus importants dans les régions périphériques, avance pour sa part la SSE. Pour elle, la flexibilisation du temps de travail, une simplification de la CN et des salaires compétitifs sont des sujets importants qu’il faut discuter en détail lors des négociations.

Selon un sondage de la SSE mené auprès des contremaîtres dans toute la Suisse l'automne dernier, 68% d'entre eux sont satisfaits, voire très satisfaits de leur salaire.

Près de 92% des participants déplorent par contre la pression du temps sur les chantiers. Ceci est dû à des délais irréalistes prévus par les appels d'offres publics, estime la SSE.

Davantage de flexibilité

Trois contremaîtres sur cinq aimeraient organiser leur quotidien professionnel de manière plus flexible, mais quatre sur cinq disent que cela n’est guère possible chez leur employeur.

Un compte annuel du temps de travail pourrait remédier à cette situation, poursuivent les entrepreneurs. Les heures de travail supplémentaires en été peuvent être compensées en hiver.

La flexibilité serait également importante pour concilier la vie familiale et professionnelle. Toujours est-il que deux contremaîtres sur trois souhaitent maintenir leur taux d’occupation de 100%. Seulement un contremaître sur trois souhaite réduire son taux d’occupation à 80%, et pratiquement personne souhaite travailler à moins de 80%.

ATS
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