Les origines de l'art immersif au MCBA

Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA) se penche sur les origines de l'art immersif. Un art actuellement en vogue, exploité par l'industrie du divertissement, mais dont l'émergence date déjà de la deuxième moitié du 20e siècle.

La nouvelle exposition du MCBA propose de retrouver les origines de l'art immersif. © KEYSTONE/Valentin Flauraud
Parmi les installations, les visiteurs peuvent notamment marcher sur un "sol lunaire". © KEYSTONE/Valentin Flauraud
Les visiteurs peuvent aussi entrer dans une "caverne" de mousse rose. © KEYSTONE/Valentin Flauraud
L'exposition est à voir jusqu'au 3 mars prochain. © KEYSTONE/Valentin Flauraud
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A voir jusqu'au 3 mars prochain, "Immersion. Les origines: 1949-1969" dévoile quatorze installations immersives, pour la plupart reconstruites pour la première fois depuis leur création, a indiqué Juri Steiner, directeur du MCBA, vendredi lors de la présentation de l'exposition.

Il a évoqué des oeuvres "audacieuses" qui, à l'époque de leur création, étaient cantonnées dans certaines galeries d'art. "Les musées n'étaient pas prêts. Ces oeuvres auraient créé un scandale", a-t-il relevé.

A la mode, l'art immersif fait aujourd'hui parler de lui avec, entre autres, des projections géantes de tableaux de peintres célèbres, comme Klimt, Van Gogh ou Frida Kahlo. Au risque parfois de "trahir" une oeuvre, pas conçue pour ce type de "spectacle", a noté Camille Lévêque-Claudet, commissaire de l'exposition.

Les oeuvres présentées au MCBA ont, en revanche, été "proprement conçues pour être immersives", a-t-il affirmé. Il est ainsi possible de véritablement "entrer dedans" et d'y vivre "une expérience multisensorielle", a ajouté Choghakate Kazarian, également commissaire.

Espace et LSD

Au MCBA, l'exposition démarre avec une création du Bernois Christian Megert qui, dans une pièce couverte de miroirs, permet aux visiteurs de se "dédoubler à l'infini". Plus loin, il est possible d'entrer dans une "caverne" en mousse rose, de marcher dans un "espace lunaire" rempli de billes de polystyrène ou encore de déambuler dans une pièce remplie de plumes.

Une oeuvre mêlant ballons flottants, lumière stroboscopique et musique psychédélique figure "l'expérience du LSD". Il est question de claustrophobie dans une autre création, un couloir qui se resserre progressivement. Une autre pièce, tapissée de peinture industrielle, évoque à la fois "une grotte préhistorique et un abri antiatomique".

Parmi les autres installations se trouve celle de l'Italo-Argentin Lucio Fontana, considéré comme le pionnier de l'art immersif. Son oeuvre "Ambiente spaziale a luce nera" (Environnement spatial avec lumière noire), datée de 1949, fait référence à la conquête spatiale avec une sculpture en forme de virgule recouverte de peinture fluorescente.

Les deux commissaires ont souligné que leur exposition devait susciter des émotions variées, de la gaieté à l'angoisse. Elle permet aussi de vivre "une expérience physique et corporelle, à l'heure du tout virtuel", a estimé Juri Steiner.

ATS
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