Les radios romandes veulent repousser l'arrêt de la FM

La RTS a perdu 25 % d’audience au 1er semestre 2025 après l’arrêt de la FM. Pour les RRR, cela justifie de prolonger la FM après 2026.

Les Radios régionales romandes tirent la sonnette d’alarme : elles demandent le maintien de la FM au-delà de 2026 : la survie de plusieurs radios régionales en dépend. © KEYSTONE

La RTS a perdu près d'un quart de ses auditeurs au premier semestre 2025 suite à l'arrêt de la diffusion en FM à la fin 2024, selon les chiffres publiés jeudi par Mediapulse. Pour les Radios Régionales Romandes (RRR), cette baisse confirme la nécessité de prolonger la diffusion FM au-delà de 2026.

Certes, les radios régionales ont gagné des auditeurs (+13,4%) pendant que les stations de la RTS - La Première (-19,3%), Espace 2 (-48,6%), Couleur 3 (-45,5%) - accusaient des pertes. Une partie des auditeurs se sont toutefois tournés vers les radios françaises (+15,9%), indiquent les RRR dans un communiqué.

Prolonger la FM

Pour les radios privées helvétiques, le clap de fin de la FM est prévu pour fin 2026. Or, au vu de la chute d'audience enregistrée par la RTS, "la survie de plusieurs radios régionales dépend directement de la poursuite de la diffusion FM durant quelques années", plaident les RRR.

Et de détailler que ce délai permettrait une évolution naturelle de l'auditoire dans trois domaines: le nombre d’automobiles équipées en DAB+, l’équipement des ménages et la transition de plus en plus rapide des stations étrangères voisines de la Suisse vers le DAB+. Une prolongation de la FM ne coûterait rien aux contribuables ni à la Confédération, rappellent les radios régionales romandes.

Evolution "conforme aux prévisions"

Par rapport à la même période l'année dernière, les stations radio de la SSR ont perdu 6% de part de marché, une évolution "conforme aux prévisions" et aux chiffres trimestriels publiés exceptionnellement par la SSR en avril, indique cette dernière dans un communiqué. Et de rappeler que les radios de la SSR continuent d'afficher les plus fortes parts de marché (53%) dans toutes les régions linguistiques.

Le recul de la pénétration nette des radios de la SSR diffère selon les régions linguistiques. La perte est la moins brutale en Suisse alémanique, où la SRF a enregistré une baisse de 18%. La Suisse romande et italophone sont davantage touchées avec une chute de 23% pour les stations de la RTS et de 27% pour celles de RSI. La pénétration nette mesure combien de personne entrent en contact au moins une fois par jour avec une offre radio donnée.

Motion au Parlement

Le pendant alémanique des RRR, l'Association des radios privées suisses (ASRP), demande également un report de l'arrêt de la FM. Le sujet occupe aussi le monde politique.

Au début du mois, la commission compétente du National a déposé de justesse une motion qui demande au Conseil fédéral de renoncer à la désactivation à fin 2026. A la place, le gouvernement doit prolonger les concessions FM actuelles ou lancer un nouvel appel d’offres pour l’attribution des concessions FM à partir du 1er janvier 2027. Le Parlement doit encore se prononcer.



ATS
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