Les seniors se sentent vieux de plus en plus tard

La majorité des personnes âgées reste en bonne santé relativement longtemps, une situation qui a beaucoup évolué depuis les années 1990.

Les retraités restent actifs et se sentent jeunes de plus en plus longtemps (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

Le début du sentiment subjectif de "vieillesse" est passé de 69 ans en moyenne dans les années 1990 à environ 80 ans aujourd'hui, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). C'est ce qui ressort de la deuxième édition du "Panorama de la société suisse" dédiée au vieillissement et à la vieillesse dans la société contemporaine, présentée lundi devant la presse à Berne.

Cette nouvelle publication met en lumière, en neuf chapitres, différents aspects du vieillissement en Suisse. En plus d'avoir une espérance de vie plus longue, les seniors sont aussi en général bien formés et, pour la plupart d'entre eux, à l'aise financièrement. La majorité des personnes âgées restent par ailleurs en bonne santé relativement longtemps.

Nombreuses sont celles qui sont actives sur le plan personnel ou social et contribuent ainsi à la cohésion de la société. Elles n'ont plus rien à voir avec l'image négative que l'on se fait du vieillissement, habituellement associée au déclin des capacités physiques et cognitives, à l'inactivité, au retrait social, à la solitude, ainsi qu'au dénuement et à la dépendance.

C'est aussi ce qui ressort de leur propre appréciation. L'âge moyen auquel les personnes commencent à se sentir vieilles est passé de 69 ans dans les années 1990 à 80 ans environ. Au "troisième âge" (entre 65 et 80 ans), les personnes sont majoritairement actives et en bonne santé, alors qu'au "quatrième âge" (à partir de 80 ans), elles sont de plus en plus confrontées à la maladie ou à la perte d'autonomie. Or, c'est le groupe des 80 ans et plus qui connaît la plus forte croissance.

Engagement bénévole

Près d'un quart des 65 à 74 ans et un dixième des plus de 74 ans font du travail bénévole dans le cadre d'une association ou d'une institution. Respectivement 40% et 20% des personnes de ces groupes d'âge s'engagent bénévolement de manière informelle, par exemple pour aider d'autres personnes âgées ou pour garder des enfants ou petits-enfants.

Dans un monde où la mobilité est en plein essor, on constate une plus grande hétérogénéité et diversité des situations de vie des personnes âgées, notent encore les auteurs. Ainsi, les soins institutionnels en EMS perdent du terrain au profit des soins ambulatoires et des structures intermédiaires. Les frontières entre les soins stationnaires et le maintien à domicile sont de plus en plus floues.

Enfin, si la majeure partie des personnes âgées vivent bien, certaines ne sont pas épargnées par la pauvreté. Le sexe, l'âge, le type de ménage, la nationalité et le niveau de formation entrent ici en ligne de compte, tout comme dans les inégalités en matière de santé et d'espérance de vie.

Outre l'OFS, les universités de Fribourg et de Neuchâtel ainsi que la a+ Swiss Platform Ageing Society et l'Académie suisse des sciences humaines et sociales ont participé à cette publication.

ATS
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