Faut-il vraiment éviter les séries avant de dormir?

Le département de psychologie de l’Unifr a mené une étude sur les effets des séries à suspense avant de dormir. Analyse.

Les résultats de l'étude ne sont pas exactement ceux auxquels les scientifiques s'attendaient. © Pexels

Aligner plusieurs épisodes de la série du moment juste avant de se coucher: qui ne l'a pas fait au moins une fois, voire régulièrement? Deux spécialistes de l'Université de Fribourg se sont intéressés à l'effet réel du "binge-watching" sur le sommeil. 

Pour réaliser cette étude, 50 cobayes ont passé deux nuits dans un laboratoire. "Les personnes viennent à trois reprises: une première nuit pour s'acclimater, une seconde avant laquelle ils regardent une série à suspense, et une dernière où ils visionnent un documentaire neutre", explique Sandrine Baselgia, co-auteure de l'enquête.

A ce format a été ajouté une manipulation, puisque les 50 patients ont été séparés en deux groupes. "Le premier a regardé une série à suspense qui se terminait par un cliffhanger. On a manipulé la fin de la série pour le second groupe et on a coupé le cliffhanger", détaille la scientifique.

Résultat surprenant

Les résultats de l'expérience vont à l'encontre des attentes initiales. "On a vu que le binge-watching des séries à suspense n'impactait pas beaucoup le sommeil", résume Sandrine Baselgia.

Malgré tout, quelques facteurs tendent à confirmer l'existence d'un impact sur la qualité de notre nuit. "Il y a moins de sommeil profond dans les premières heures de la nuit pour les personnes qui ont regardé une série à suspense qui se termine avec un cliffhanger", souligne la scientifique. "Une autre donnée intéressante est ressortie. Les personnes qui ont regardé un documentaire neutre ont mis plus longtemps à s'endormir que celles ayant visionné une série à suspense."

Du côté des binge-watchers en série, si on peut ainsi dire, les résultats ne semblent pas si surprenants que ça. "Un film d'horreur pourrait avoir une incidence sur mon sommeil, mais sinon, je dirais que ça n'a pas d'impact", estime un passant. Et une autre passante d'affirmer: "Je dors quand même bien, ça n'influence pas vraiment mon sommeil." Bref, pas de quoi faire des cauchemars.

Le département de psychologie de l'Université de Fribourg poursuit encore ses études sur le sommeil et le sujet des rêves. 

La Télé - Mathilde Morel / Yohan Reynaud / ra
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