Les Ukrainiens creusent et fortifient

L'Ukraine se préparait lundi à une offensive russe massive dans l'est. Après avoir revu ses plans à la baisse et retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass

Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la défense territoriale fortifient leurs positions dans l'est de l'Ukraine (archives). © KEYSTONE/AP/Efrem Lukatsky

"La semaine prochaine ne sera pas moins importante que celle-ci ni que les précédentes. Les troupes russes passeront à des opérations encore plus importantes dans l'est de notre Etat", a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un communiqué dimanche soir.

"La bataille pour le Donbass durera plusieurs jours et, pendant ces jours, nos villes pourraient être complètement détruites", a prédit pour sa part sur Facebook Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, dans le Donbass. "Le scénario de Marioupol peut se répéter dans la région de Lougansk", a-t-il dit, en se référant au grand port du sud-est de l'Ukraine dévasté et assiégé depuis la fin février par les forces russes.

De son côté, le ministère russe de la défense a accusé dimanche les Ukrainiens et les Occidentaux de provocations "monstrueuses et sans pitié" et de meurtres de civils à Lougansk.

Mines et obstacles antichars

Des analystes estiment que le président russe Vladimir Poutine, dont la décision d'envahir l'Ukraine s'est heurtée à la résistance acharnée des Ukrainiens, veut obtenir une victoire dans le Donbass avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la place Rouge la victoire soviétique sur les nazis.

Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la défense territoriale étaient occupés dimanche à fortifier leurs positions et à creuser de nouvelles tranchées, dans la zone rurale de Barvinkove, dans l'est du pays. Les bords de routes ont été minés et des obstacles antichars installés à tous les carrefours.

Alors que la population tente de fuir les régions orientales de l'Ukraine pour échapper à la bataille qui s'y annonce, les frappes aériennes et les bombardements continuent. Dimanche, ils ont fait au moins deux morts à Kharkiv (est) et dans sa banlieue, selon le gouverneur régional.

C'est dans ce contexte que le chancelier autrichien Karl Nehammer, après s'être rendu en Ukraine samedi, est attendu lundi à Moscou, où il rencontrera le président russe Vladimir Poutine. Il est le premier dirigeant européen à se rendre à Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

Karl Nehammer a déclaré avoir "l'intention de tout faire pour que des mesures soient prises en faveur de la paix", tout en reconnaissant que les chances d'y parvenir sont minces. Ce voyage à Moscou est "une mission à risque", mais aussi une "fenêtre de dialogue", a-t-il expliqué. Il compte évoquer au Kremlin les "crimes de guerre" à Boutcha, où il s'est rendu samedi.

ATS
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