L'étau se resserre autour du président Yoon
Les enquêteurs ont recommandé jeudi que le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, suspendu de ses fonctions, soit inculpé pour rébellion et abus de pouvoir. Ils ont remis leurs conclusions au parquet sur sa tentative ratée d'imposer la loi martiale.
Le bureau d'enquête sur la corruption (CIO), l'agence anticorruption qui centralise les investigations criminelles sur M. Yoon, a déclaré au terme d'une enquête de 51 jours qu'il devrait être poursuivi pour "rébellion et abus de pouvoir".
M. Yoon a sidéré la Corée du Sud le 3 décembre en imposant soudainement la loi martiale et en envoyant l'armée au Parlement pour tenter de le museler. Il a fait marche arrière quelques heures plus tard, sous la pression des députés et de manifestants.
En détention
Le dirigeant conservateur s'est vu confisquer le pouvoir le 14 décembre par le Parlement, qui a adopté une motion de destitution contre lui pour son éphémère imposition de la loi martiale 11 jours plus tôt.
Après avoir résisté à une première descente sur mandat des autorités, M. Yoon a été arrêté et placé en détention le 15 janvier. Un fait sans précédent pour un chef de l'Etat sud-coréen titulaire, qu'il reste officiellement jusqu'à la décision de la cour constitutionnelle.
Les huit juges de cette cour ont jusqu'à la mi-juin pour entériner sa sanction et le démettre définitivement ou lui rendre son siège. Six voix sont requises pour éventuellement confirmer sa déchéance.
En cas de destitution, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours.