L'Europe se prend une patate, la Suisse esquive
Le prix des pommes de terre ne cesse d'augmenter partout en Europe ces derniers mois. La Suisse, elle, s'en sort mieux.
Si vous vous apprêtez à partir en vacances en Europe, ne soyez pas surpris par le prix du kilo de patates. Vos röstis, votre purée ou vos frites faites maison auront rarement été plus chers.
En une année, le prix des pommes de terre en France a augmenté de près de 25%. En Belgique, il est question d'une hausse de 35% à 40%. Les causes de cette envolée des prix sont multiples. Il y a l'épuisement des stocks de 2022, une année marquée par la canicule qui a compliqué la culture de la patate. Des stocks réduits qui n'arrivent pas à satisfaire une demande industrielle qui est, elle, toujours plus grande. Dans le même temps, l'inflation généralisée n'a pas aidé, tout comme la météo peu favorable de ces derniers mois. Tout cela fait que l'offre se raréfie au contraire de la demande. La suite logique est une augmentation des prix.
La Suisse épargnée
La quittance du sac de patate n'a en revanche pas bondit de notre côté de la frontière. En cause, une autre manière de calculer les prix. Alors que l'Europe suit les règles libérales classiques du marché, la Suisse contrôle un peu mieux ses prix en utilisant un système de seuil minimal et maximal. Le coût à l'achat ne peut donc pas varier autant que chez nos voisins européens. Les explications de Francis Bapst, agriculteur à Cormagens:
Le système européen peut ainsi s'apparenter à un casino. Pour augmenter les prix, il faut parier sur une météo clémente dans sa région, afin d'avoir de bonnes récoltes, et sur une météo maussade dans d'autres régions pour pouvoir se retrouver dans une situation de quasi-monopole. En Suisse, l'effet est moindre en comparaison:
Les prévisions concernant les récoltes de cette année en Suisse se feront vers la mi-août. Un prix qui restera le même pendant toute une année sera alors fixé.
