L'HETS-FR et La Tuile s'allient pour parler d'aide sociale

Rencontre avec Joël Gapany, directeur de la Haute école de travail social et Denis Pythoud, responsable de l'accueil d'urgence à La Tuile.

Jusqu'au 18 octobre, des ateliers, des conférences et une exposition sont prévus. © La Télé

La Télé: Pendant un peu plus de deux semaines, la Haute école de travail social de Fribourg et l'association La Tuile créent des événements pour sensibiliser la population à la précarité sociale et à l'accueil bas-seuil, dans le cadre d'une exposition. Comment est venue l'idée de votre collaboration?

Joël Gapany: En 2022, La Tuile a fêté son trentième anniversaire. La même année, nous avons célébré notre cinquantième anniversaire. Cette coïncidence a été le point de départ du projet. Nous jugeons important de montrer les liens qui unissent nos deux institutions. Il s'agit de liens de longue date, constitutifs de notre identité. Avec l'exposition, la cité s'invite au cœur de notre Haute école.

Est-ce important de lier les étudiants aux actions concrètes de La Tuile ?

Oui, c'est nécessaire. Nous préparons des professionnels qui s'engageront ensuite sur le terrain. Les liens avec les institutions nous permettent d'avoir une formation en lien direct avec leurs besoins, ceux de la société et de nos bénéficiaires. Le but de cette exposition est de rendre visible l'invisible.

Les événements de l'exposition ont comme point commun l'accessibilité à l'aide sociale et l'accueil bas-seuil. Pourquoi est-ce important de mettre ces aspects de l'aide sociale en valeur ?

Il s'agit d'une réalité fribourgeoise. Notre rôle, en tant que Haute école de travail social, est de mettre en évidence cette réalité. Nous devons manifester les réalités sociales du canton de Fribourg, en lien avec les partenaires sur le terrain.

Denis Pythoud, vous travaillez à l'accueil d'urgence de La Tuile. Que faut-il comprendre quand on parle d'une structure "bas-seuil"?

L'objectif de ce type de structure est d'être le plus accessible possible. N'importe quelle personne qui se retrouve en ville de Fribourg et qui n'a pas d'endroit où dormir peut se rendre à La Tuile. Les procédures sont simplifiées. Il n'y a pas de démarches particulières. Nous ne demandons pas d'informations personnelles précises au préalable. Le terme "bas-seuil" signifie que la prestation est pensée pour être la plus simple et la plus large possible.

Pourquoi est-ce important, pour les bénéficiaires, que ce type de structure existe ?

Les personnes qui ont besoin d'aide sont souvent fragilisées. Entamer des démarches pour en obtenir ajoute un obstacle supplémentaire. Dans certains cas, elles ne savent même pas vers qui se tourner pour commencer les démarches. Notre rôle est donc d'accueillir tout le monde et de les réorienter ensuite. Nous créons du lien avec les gens pour les accompagner dans leur processus de réinsertion.

Comme l'accueil bas-seuil est plus spontané, le personnel ne connaît pas toute la vie du bénéficiaire. Est-ce un avantage ?

Oui. Nous mettons l'accent sur la création du lien entre la personne et l'institution, sans attentes. Nous travaillons en nous tournant vers l'avenir. Nous prenons la personne telle qu'elle est au moment où nous la rencontrons. Nous déterminons ses besoins et ses envies pour avancer ensuite. Mais avant cela, il est primordial que la personne ait confiance en nous et en nos prestations.

L'exposition est ouverte jusqu'au 18 octobre.

La Télé - Cloé Pichonnat / Adaptation web: Théo Charrière
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